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Le gouvernement envisage d'interdire le dioxyde de titane dans l'alimentation

Le dioxyde de titane pourrait bientôt être interdit par principe de précaution.

Article rédigé par Sophie Auvigne, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le groupe américain Mars a annoncé en décembre un investissement de 70 millions d'euros dans son usine alsacienne, principalement pour supprimer le dioxyde de titane de ses produits "d'ici mi-2020". Cette usine, qui fabrique 90% de la production européenne de M&M'S, commencera à produire ce bonbon sans E171 mi-2019, a précisé le groupe.  (PATRICK HERTZOG / AFP)

Le gouvernement envisage d'interdire le très controversé dioxyde de titane contenu dans l'additif alimentaire E171 notamment sous forme nanoparticulaire, a appris franceinfo lundi 15 avril. Selon nos informations, cette interdiction prise par le ministère de l'Économie pourrait intervenir à partir du 1er janvier 2020.

L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a rendu lundi un nouveau rapport. Dans ses conclusions, elle estime que tous les doutes sont permis car il est impossible d'affirmer que le dioxyde de titane est dangereux pour l'Homme. Impossible également de prouver le contraire. Cette incertitude a fait pencher la balance vers le principe de précaution et donc une interdiction définitive.  

L'Anses a recensé 25 nouvelles études publiées depuis 2017 dont certaines ont fait état de "modification de mécanismes biologiques cellulaires chez la souris ou des anomalies du développement chez des invertébrés", provoqués par l'additif E171. Selon l'Anses, il faut donc "limiter l'exposition des travailleurs, des consommateurs et de l'environnement" à l'additif E171 en le remplaçant par "des produits dépourvus de nanomatériaux, sûrs et équivalents, en termes de fonction et d'efficacité".  

Des professionnels le bannissent déjà

La date du 1er janvier 2020 pour une interdiction laisserait un peu moins de neuf mois aux industriels pour trouver des alternatives au dioxyde de titane. Même si le délai peut être considéré comme court, la loi alimentation prévoyait déjà à-peu-près la même chose. Depuis six mois d'ailleurs, certains professionnels ont pris les devants. Les confiseurs ont retiré l'additif douteux de leurs chaînes de production. C'est le cas aussi de Casino, du côté des distributeurs.  

La France va maintenant devoir convaincre les autres pays européens avant de s'attaquer à un autre volet du dossier. Après l'interdiction du dioxyde de titane dans les aliments, il reste les cosmétiques, comme les dentifrices, et puis les médicaments. Il y en a probablement plus de 4 000 concernés, du Doliprane au Dafalgan en passant par le Spasfon, l'Augmentin, l'Efferalgan ou l'Advil. Des médicaments souvent fabriqués en dehors du territoire français.

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