: Info franceinfo Casino prend les devants et va supprimer le dioxyde de titane de tous ses produits
La marque a décidé de supprimer l'E171 de tous ses produits d'ici la fin de l'année. Cet additif, autorisé, est soupçonné d'être à l'origine de cancers.
L'enseigne Casino a décidé de supprimer le dioxyde de titane de tous ses produits d'ici la fin de l'année. Cet additif, connu sous l'appellation E171, est encore autorisé mais de plus en plus contesté. Il est notamment utilisé pour les produits alimentaires, cosmétiques et pour des médicaments.
Vers la disparition du E171
Pourtant, pour obtenir un produit blanc et brillant, il n'y a pas mieux que cet E171, mais ses nanoparticules favoriseraient certains cancers. L'Institut national de la recherche agronomique (Inra) avait appelé à la vigilance après une étude en 2017. Les consommateurs n'en veulent plus, mais ce n'est pas si simple de s'en débarrasser explique Claire Luquet, la directrice de la marque Casino.
Par exemple, sur le dentifrice pour les enfants, la couleur n'était pas satisfaisante. On a décidé de ne plus avoir de rayures blanches et bleues et d'avoir un dentifrice entièrement bleu.
Claire Luquetà franceinfo
En revanche, supprimer l'E171 s'est révélé plus compliqué pour certains produits, explique la directrice de la marque Casino. "On avait un biscuit cœur fondant au lait, il avait une couleur qui n'était pas attirante, on a tout simplement fait le choix de supprimer le produit", explique-t-elle.
D'autres marques ont déjà renoncé à cet additif
Avant l'été, les confiseurs ont eux aussi signé une charte pour éliminer le dioxyde de titane d'ici 2020. Sébastien Berghe, président du syndicat professionnel et patron de Lutti, le numéro deux français du bonbon, reconnaît que l'E171 "était un ingrédient assez peu cher". La disparition du dioxyde de titane a d'ailleurs engendré des "coûts plus élevés" pour l'entreprise.
Chez Lutti, cela a coûté plusieurs centaines de milliers d'euros en investissement de machines sur deux ans. Il y a aussi les changements de recettes, d'équipements mais aussi le packaging. Nos confiseries coûtent plus cher.
Sébastien Bergheà franceinfo
Le patron de Lutti affirme que désormais "on n'attend pas après le législateur pour prendre des décisions sur nos formules." Selon lui, les confiseurs sont "plus à l'écoute de la communauté scientifique, des consommateurs et des ONG, bien souvent le législateur arrive après", conclut-il. Et le prochain ennemi des marques de bonbons sera probablement les colorants artificiels.
L'additif est aussi dans le collimateur du gouvernement. La secrétaire d'État, Brune Poirson, avait annoncé en mai dernier son intention de demander la suspension "avant la fin de l'année" de l'utilisation du dioxyde de titane, sous forme de nanoparticules, dans tous les produits alimentaires.
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