Syndrome du choc toxique : amputée à cause d'un tampon hygiénique
La menace vient de staphylocoques dorés très particuliers qui se sont en général introduits dans la cavité vaginale parce qu’ils étaient sur les mains au moment de la pose d’un tampon. Ils deviennent particulièrement menaçants lorsqu'ils peuvent proliférer et fabriquer des toxines qui vont passer dans le sang.
"Nos systèmes de défense vont alors tous s'activer en même temps pour lutter contre cette toxine et c'est cette réaction inflammatoire massive qui peut abîmer ou détruire les organes", explique Pr Didier Payen, chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière (AP-HP), à Paris.
Le pronostic vital peut alors être engagé : seul un service de réanimation est en mesure d’assister les organes touchés. En cas de fièvre élevée, accompagnée de frissons qui persistent plusieurs heures, il faut immédiatement appeler les secours.
Pour éviter d'en arriver là, les utilisatrices de tampons hygiéniques doivent prendre quelques précautions. Il faut toujours se laver les mains avant de changer de tampon. Ne jamais le laisser en place plus de 8 heures et idéalement en changer toutes les 4 heures.
Enfin, il faut impérativement adapter la taille du tampon à l'abondance du flux sanguin et à son évolution au fil des jours. Les tampons trop absorbants empêchent l’air de passer ce qui favorise la prolifération des bactéries dans le vagin, première étape du choc toxique. On recense entre 20 à 30 cas de syndrome du choc toxique chaque année en France. Un chiffre sans doute sous-estimé car il ne s’agit pas d’une maladie à déclaration obligatoire.
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