Le virus Zika présent à l'intérieur des spermatozoïdes
Dans une lettre publiée par The Lancet Infectious Diseases, Guillaume Martin-Blondel (Inserm-CNRS/Centre hospitalier de Toulouse) et ses collègues confirment la persistance du virus dans le sperme, en l'occurrence plus de 4 mois chez un homme de 32 ans revenu de Guyane avec des symptômes de l'infection Zika.
Le virus Zika a été retrouvé dans les prélèvements de sang et d'urine jusqu'au 37e jour. En revanche, il persistait jusqu'au 141e jour dans le sperme du patient, qui se portait par ailleurs bien.
"Nous avons détecté la présence du virus Zika à l'intérieur d’environ 3,5% des spermatozoïdes de ce patient" indique en outre le Dr Martin-Blondel, chercheur et spécialiste des maladies infectieuses et tropicales.
Chez deux autres patients, le virus Zika a persisté de 69 à 115 jours dans le sperme. Les facteurs influençant ces différences de durée de la présence du virus dans le sperme d'un individu à l'autre restent inconnus. Les chercheurs précisent que dès le diagnostic posé, ces hommes se sont vus conseiller d'avoir des rapports sexuels protégés.
Le virus Zika à l'intérieur des spermatozoïdes et dans le liquide séminal
Pour d'autres virus sexuellement transmissibles, tels que le VIH, le virus reste en quelque sorte "collé" à la surface du spermatozoïde, selon un communiqué de l’Inserm, qui cite les chercheurs. Pour faire une fécondation in vitro (FIV), il est donc possible réaliser un "lavage séminal", de patients infectés par certains de ces virus. Ceci semble exclu pour les spermatozoïdes issus de patients positifs pour le virus Zika.
Le virus est par ailleurs présent en dehors des spermatozoïdes dans le liquide séminal, composant majoritaire du sperme, précise le communiqué. Selon les chercheurs, leurs observations soulèvent des interrogations sur la nécessité d’inclure la recherche de virus Zika lors du contrôle des dons de spermatozoïdes dans les centres de fertilité.
Source : Zika virus in semen and spermatozoa. J.M. Mansuy et al. The Lancet Infectious Diseases, oct. 2016. doi:10.1016/S1473-3099(16)30336-X
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.