« Je sens le poisson... Que faire ? »
Lorsqu'on fait une recherche sur Internet avec l'expression "Je sens le", on tombe sur "Je sens le feeling", référence à une chanson, dans la même idée, "Je sens le beat qui monte en moi", le "Je sens le poisson" arrive en troisième position et enfin on tombe sur "Je sens le pipi"...
Bref, l’odeur de poisson génère plus de 5 millions de résultats sur internet, c’est énorme.
Qu'est-ce que le "fish odor syndrom" ou syndrome de l’odeur de poisson ?
Ce syndrome de l’odeur de poisson, qu’on appelle aussi "syndrome de l’odeur du poisson pourri" tellement l’odeur est forte, est une maladie génétique rare qui touche moins d’1% de la population. En France, on compte seulement quelques dizaines de cas mais peut-être que c’est sous-estimé car beaucoup de gens n’osent pas en parler. Généralement, cela survient dès l’enfance.
Le spécialiste français de ce syndrome précise qu’il arrive que ça se manifeste seulement à l’âge adulte car il existe des formes dites "complètes" où l’odeur se manifeste de façon forte et chronique et des formes "partielles" où cela survient à l’âge adulte et de façon plus épisodique.
Pour mieux comprendre comment est générée cette odeur de poisson, il faut s’intéresser à la digestion.
Quand on mange, les aliments sont imbibés de sucs gastriques dans l’estomac puis digérés dans l’intestin. Pendant cette dégradation, les aliments libèrent diverses substances dont la triméthylamine. Normalement, cette substance malodorante est éliminée dans le foie par une enzyme pour qu’elle perde son odeur. Mais quand on a affaire à ce syndrome, la fameuse enzyme fait défaut et ça provoque l’odeur de poisson pourri. C’est donc un problème de métabolisme.
Comment faire le diagnostic ?
Ce syndrome est tellement rare qu’un seul laboratoire permet de le diagnostiquer en France. Dans un premier temps, la personne fournit un échantillon d’urine pour qu’il soit analysé. C’est pour rechercher la présence de triméthylamine. Si c’est le cas, et bien cela explique la forte odeur de poisson.
On cherche ensuite si c’est génétique, là ça nécessite une prise de sang pour extraire de l’ADN et voire dans ces séquences si on observe la mutation d’un gène. Dans plus de 90% des cas, une mutation génétique est à l’origine du syndrome de l’odeur de poisson. Les cas restants sont dus à un dérèglement hormonal ou à certains traitements.
Quelles sont les solutions ?
La première chose à faire en cas de transpiration excessive est de consulter un dermatologue pour trouver quel produit ou quelle technique conviendrait le mieux pour atténuer cette hyperhidrose. Sur les conseils du généraliste, un bilan hormonal peut aussi être envisagé. On sait que certains troubles hormonaux peuvent augmenter la transpiration et chez certaines personnes l’odeur est bien plus marquée. Par contre, quand le syndrome de l’odeur de poisson est bel et bien décelé, on peut proposer un savon acide pour éliminer la triméthylamine sécrétée par la peau.
Régime alimentaire…
Il s’agit d’éliminer les aliments favorisant la production de triméthylamine lors de la digestion. Cela concerne justement le poisson, les fruits de mer mais aussi les oeufs, le lait, le chou ou encore les abats. Certains antibiotiques peuvent aussi agir sur les bactéries intestinales en les empêchant de produire la triméthylamine mais cela nécessite bien sûr un suivi médical. Enfin, si la personne atteinte du syndrome de l’odeur poisson, se replie sur elle-même, si elle évite de sortir par peur du jugement des autres, on conseille bien sûr de consulter un psychologue ou psychiatre pour en parler afin de ne pas entrer dans ce cercle vicieux du complexe qui prend toute la place et qui empêche d’avancer…
N'hésitez pas à envoyer vos questions gênantes par mail : melanie@allodocteurs.fr
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