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Comment la France se prépare à accueillir son premier malade d'Ebola

Pour la première fois, un patient atteint d'Ebola va être hospitalisé en France. Il s'agit d'une volontaire de Médecins sans frontières.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des soldats libériens contrôlent la population à Bomi County (Liberia) pour lutter contre la propagation du virus Ebola, le 11 août 2014. (REUTERS)

La France va accueillir son premier patient contaminé par le virus Ebola. Une volontaire française de Médecins sans frontières, infectée au Liberia, va être rapatriée par avion spécial, a indiqué le ministère de la Santé, mercredi 17 septembre. Elle doit être hospitalisée jeudi soir à l'hôpital d'instruction des armées Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne), selon RTL.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement assure que le pays est prêt à faire face à des cas de fièvre hémorragique sur son territoire. Voici comment la France prépare l'arrivée de cette première malade d'Ebola.

Un dispositif de transport spécial

Selon les spécialistes, "une épidémie en France est absolument improbable", comme l'explique au JDD Pierre-Marie Girard, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris. En effet, la France n'est pas l'Afrique de l'Ouest. Les autorités sanitaires ont des moyens nettement plus conséquents

Ainsi, la bénévole de MSF va être transportée dans "un avion médicalisé dédié". Une fois arrivée à destination, la patiente pourra être placée dans une chambre d'isolement, comme il en existe par exemple à l'aéroport de Roissy, puis évacuée par le Samu dans un véhicule spécial, pour éviter tout risque de contamination secondaire, explique Le Monde. 

Selon la ministre de la Santé, Marisol Touraine, la France "a les moyens de faire face". "Nous avons des professionnels de santé remarquables et nous avons les équipements : deux laboratoires de très haute sécurité à même de faire des analyses rapides et sécurisées", a-t-elle déclaré au Parisien.

Des conditions d'hospitalisation ultrasécurisées  

La France a habilité neuf hôpitaux référents sur le territoire, dont celui de Saint-Mandé, pour prendre en charge d'éventuels patients. Ces établissements disposent, explique Slate, d'"un laboratoire niveau de sécurité P3" (air filtré, déchets stérilisés puis éliminés…)Dans ces établissements, "l'admission du patient doit être directe sans passer par le secteur d'accueil des urgences", selon les recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), citées par Slate. 

Par ailleurs, "la chambre doit être individuelle, la porte fermée, l'air régulièrement renouvelé, et doit être maintenue sous pression d'air négative", explique à Slate Sylvain Baize, directeur du Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales, à l'Institut Pasteur de Lyon.

Des mesures d'hygiène drastiques

"Nous avons pris les précautions d’hygiène maximales, c’est-à-dire des protections air et contact", affirme aux Inrocks le docteur Thierry Lavigne, médecin responsable de l’équipe opérationnelle d’hygiène à l’hôpital civil de Strasbourg. Les médecins sont équipés en gants, masques, lunettes, combinaisons de confinement biologique. "Mais le risque de contamination se situe surtout au niveau du contact avec le sang (dans la toux, le vomi, les fluides corporels). Il n’y a pas vraiment de risque de contamination de l’air. Ce n’est largement pas aussi contagieux que la grippe", ajoute-t-il.

Rosa Crestani, coordinatrice de l'intervention Ebola pour Médecins sans frontières, conclut donc dans les colonnes du Monde que "la surveillance mise en place dans les pays développés permet une bonne prise en charge des cas et une réduction des risques de propagation". Pour preuve, deux médecins américains, infectés par le virus Ebola en Afrique et soignés aux Etats-Unis, ont pu guérir.

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