Des larves sous la peau...
Si les photos de vacances d’Eddie Zytner et Katie Stephens sont probablement magnifiques, celles prises à leur retour au Canada le sont beaucoup moins. Sous la peau de leurs pieds, on voit en effet se dessiner de nombreuses lignes tortueuses, qui ne sont rien d’autre que des larves de vers.
Les voyageurs accompagnent ces images du diagnostic posé par leur médecin, au Canada : ils souffrent d’une larva migrans cutanée. Cette pathologie est liée à la pénétration, au travers de la peau, de larves de vers – en l’occurrence, une espèce d’ankylostome infectant normalement les chiens ou les chats.
Les ankylostomes sont des vers qui infectent les intestins de divers mammifères, dont les déjections vont permettre de disséminer les œufs. Les larves pénètrent par voie cutanée, et infectent le système sanguin du mammifère hôte. Si les ankylostomes du chien ou du chat peuvent traverser la peau humaine, ils ne peuvent pas entrer dans leur circulation sanguine. Les larves sont dans un cul de sac… et cheminent sous la peau, en causant douleurs intenses et de vives démangeaisons à leur hôte. Seul point positif : le cycle parasitaire est interrompu (ils ne pourront pas poursuivre leur croissance pour pondre des œufs)…
Bien que relativement rare, la Larva migrans cutanée représenterait en France un quart des consultations dermatologiques liées à des affections tropicales. L’infection est liée à la mise en contact de la peau nue avec une surface souillée par des déjections animales où les œufs ont éclot. Outre la plante des pieds, les fesses et les cuisses sont les points d’infection les plus courants.
L’incubation des larves prend généralement entre cinq jours et deux semaines (des cas d’incubations plus longues, allant jusqu’à sept mois, sont citées dans la littérature médicale). Sans traitement, la Larva migrans cutanée disparaît généralement entre deux et huit semaines – bien que des durées d’infection plus longues soient également rapportées.
Les infections par des ankylostomes à hôte humain (et non pas canin ou félin) entraînent une pathologie grave, l'ankylostomiase. L'Organisation mondiale de la santé estime à plus de 900 millions le nombre de personnes infestées dans les régions tropicales et intertropicales. Au moins 50.000 personnes décèderaient chaque année d'une anémie liée à cette infection.
la rédaction d’Allodocteurs.fr
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