: Vidéo Rentrée scolaire et Covid-19 : Jean-Michel Blanquer est encore dans un "déni de réalité", selon le professeur Mahmoud Zureik
Le professeur en épidémiologie et santé publique à l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et directeur d’EPI-PHARE, appelle à rendre obligatoire la présence de capteurs de CO2 et l'installation de purificateurs d'air dans les classes.
"Le niveau actuel de circulation virale est cinq fois plus élevé que l'an dernier", alerte Mahmoud Zureik, professeur en épidémiologie et santé publique à l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et directeur d’EPI-PHARE, un groupement d'intérêt scientifique. Inquiet pour la rentrée 2021, il fait partie des signataires d'une tribune jeudi publiée jeudi dans Le Monde par une trentaine de médecins et enseignants qui appellent, à dix jours de la rentrée scolaire, à ne pas faire de l'école "le talon d'Achille de la stratégie sanitaire".
Mahmoud Zureik ne manque pas de souligner une nouvelle fois le "déni de réalité" de Jean-Michel Blanquer. "Le ministre de l'Éducation nationale n'a pas beaucoup changé". "Quand on voit qu'au printemps dernier il y avait entre 40 et 50 000 enfants et ados contaminés et qu'on était obligé de fermer les écoles... Cela montrait bien que les écoles n'étaient pas sécurisées". Il rappelle que les enfants développent des formes peu graves du Covid-19. En revanche, ils transmettent le virus, "et c'est d'autant plus inquiétant avec le variant Delta. Donc il y aura plus de contaminations à l'école, des cas asymptomatiques et des cas graves", prédit-il.
"Il faut sécuriser les écoles"
La rentrée concernera 13 millions d'élèves et l'épidémiologiste alerte sur l'impératif de "sécuriser les écoles pour protéger les enfants". L'objectif reste "un retour en présentiel dans les écoles, dans l'intérêt des enfants" et pour cela, il faut impérativement rendre obligatoire le contrôle de l'air par des capteurs de CO2 et installer des purificateurs, ce qui reste une recommandation du ministère et non une obligation, déplore le professeur qui rappelle que le virus se transmet par voie aérienne. "Quand les enfants mangent, parlent, chantent, il y a une transmission aérienne et il faut être à distance du souffle". Il pointe "un problème de financement".
Concernant la vaccination des adolescents, "il faut vacciner au maximum" encourage Mahmoud Zureik. "On en est pour le moment à un ado sur deux vacciné. La vaccination à partir de douze ans est nécessaire, ça permet de protéger les ados, qui peuvent aussi retrouver une vie sociale normale". Toutefois, le professeur en épidémiologie souligne la difficile mise en oeuvre de la règle annoncée fin juillet par Jean-Michel Blanquer. Celle qui dit qu'en cas de contamination dans une classe, les non vaccinés auront cours à distance.
"Il ne faut pas oublier que les vaccinés peuvent aussi être contaminés, donc la règle du ministre de l'Éducation va être compliquée à mettre en place". Par ailleurs, le temps de la vaccination des moins de douze ans, Mahmoud Zureik juge que "le temps n'est pas encore venu". Il faut attendre les résultats des essais cliniques, argumente-t-il.
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