"Notre dernier espoir, c'est vous." En visite à la Pitié Salpêtrière, jeudi 27 février, Emmanuel Macron a été interpellé par un médecin de l'hôpital de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) – où un premier Français, âgé de 60 ans, est mort du coronavirus Covid-19. L'occasion, pour le personnel soignant, d'évoquer la crise de l'hôpital public. "On est au bout, on est vraiment au bout, a ainsi déclaré ce médecin face à Emmanuel Macron. Donnez les moyens au ministre de la Santé, à Martin Hirsch [directeur général de l'APHP] qui est derrière vous. Donnez lui les moyens de nous donner les moyens de soigner nos patients", a-t-il insisté. Les personnels hospitaliers, le corps soignant dans son ensemble a fait tous les efforts nécessaires. Nous sommes au bout.Un médecin de la Pitié Salpêtrièreface à Emmanuel MacronPour ce soignant, l'hôpital public "a besoin d'un choc d'attractivité". "Il faut absolument refinancer en urgence l'hôpital public. C'est extrêmement important", a-t-il défendu. "On ne peut pas se contenter d'effets d'annonces", a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat lui a promis, à l'issue de cette discussion, de s'entretenir de nouveau avec lui sur le sujet.Partie d'une grève des services d'urgences parisiens au printemps 2019, la mobilisation des personnels soignants s'est rapidement étendue à toute la France et à l'ensemble du secteur hospitalier, obligeant le gouvernement à présenter un "plan d'urgence" en novembre. Les mesures annoncées – rallonge budgétaire, nouvelles primes, reprise de dette – n'ont toutefois pas satisfait les syndicats et collectifs de soignants. Ces derniers demandent toujours des hausses de salaires et d'effectifs.