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Vidéo "On a sans doute fait une erreur" : Emmanuel Macron fait son mea culpa sur la réforme du système de santé après un vif échange avec des infirmières

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Durée de la vidéo : 2 min
Macron interpellé à la Pitié-Salpêtrière
Macron interpellé à la Pitié-Salpêtrière Macron interpellé à la Pitié-Salpêtrière
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Le président était en visite surprise à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, vendredi matin. Il a été vivement interpellé par plusieurs soignants. 

Un échange tendu. En visite surprise à la Pitié-Salpêtrière, un des grands hôpitaux parisiens sur le front de l'épidémie de Covid-19 depuis début mars, Emmanuel Macron a été vivement interpellé, vendredi 15 mai, par plusieurs soignants. Comme on le voit sur des images retransmises par France 3, deux infirmières tancent le président sur la "prime Covid".

Le décret enfin paru vendredi attribue une prime de 500 euros à tous les membres du personnel hospitalier et 1 500 euros pour ceux qui travaillent dans les 40 départements les plus touchés et les établissements concernés par l'épidémie.

"On est désespérés, on ne croit plus en vous"

"C'est gentil la prime, on la prendra, mais ce qu'on veut, c'est la revalorisation [des salaires], de combien et quand. A chaque promesse, vous nous rajoutez des conditions, on est désespérés, on ne croit plus en vous."

"Je n'ai jamais fait de promesse là-dessus, quand je fais des promesses, je les tiens", répond Emmanuel Macron.  "Il a fallu le Covid pour que vous réagissiez, ce n'est pas normal", réagit une autre infirmière. 

Au-delà de la prime, Emmanuel Macron, flanqué du ministre de la Santé, Olivier Véran, a insisté sur la nécessité de "mettre fin" à la "paupérisation" de l'hôpital, reconnaissant une "erreur" sur la réforme du système de santé engagée il y a deux ans.

Le président de la République s'est engagé, fin mars, à mettre en oeuvre un "plan massif d'investissement" pour l'hôpital, comprenant une "revalorisation de l'ensemble des carrières" pour les personnels, dès que la crise sera passée. "Oui, on va investir", "on sera au rendez-vous", a-t-il promis vendredi.

"Une grande manif le 28 mai"

"C'est pas 300 euros qu'il faut, c'est bien plus pour garder notre personnel. En réanimation, les deux tiers des effectifs partent", lui a lancé une infirmière des urgences, très remontée. "Monsieur le président, vous avez suscité un magnifique espoir chez les gens, un retour en arrière ne sera pas accepté", a également prévenu la médecin Dominique Thabut, une cheffe de service.

En retour, le président a affirmé avoir "demandé au ministre un travail express" sur le sujet. "Ne nous laissons pas endormir par ces belles paroles" a réagi dans un communiqué Laurent Thines, neurochirurgien à l'hôpital de Besançon (Doubs). "En pratique, les projets de restructuration et de suppression de lits et de personnels se poursuivent", affirme-t-il, annonçant "une grande manif de soutien à l'hôpital le jeudi 28 mai –si l'épidémie ne repart pas d'ici là".

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