: Vidéo État d'urgence sanitaire : "Il y a aujourd'hui des limitations qui ne sont pas compatibles avec le respect total de l'État de droit", selon le Défenseur des droits
"Je manifeste mon inquiétude", a confié Jacques Toubon sur France Inter au sujet de l'état d'urgence sanitaire lié à l'épidémie de coronavirus.
"Il y a aujourd'hui des limitations de manifester, d'aller et venir, qui ne sont pas, à mon sens, compatibles avec le respect total de l'État de droit", a estimé sur France Inter le Défenseur des droits Jacques Toubon, à propos de l'état d'urgence sanitaire lié à l'épidémie de coronavirus.
Les mesures d'urgence "sont acceptables si elles comportent quatre caractéristiques : nécessaires, proportionnelles, exceptionnelles et temporaires", souligne Jacques Toubon. "C'est sur ce dernier point que, comme pour l'état d'urgence terroriste, je manifeste mon inquiétude", explique le Défenseur des droits, qui fait le parallèle avec l'état d'urgence terroriste mis en place après les attentats.
En 2015, lors de la COP21, "il y a eu une sorte de détournement de l'interdiction de manifester", indique Jacques Toubon, qui estime qu'il "faut faire très attention". "Le Défenseur des droits sait très bien qu'il y a des nécessités. Il sait très bien que le peuple et tous les peuples ont peur. Il sait très bien que beaucoup de personnes sont sidérées, mais il faut bien veiller à ce que nous sachions que nous ne pouvons vivre qu'avec ces droits et ces libertés. Cela fait trois siècles que nous nous sommes battus pour les avoir, il ne faut pas les jeter comme ça avec désinvolture", prévient-il.
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