Covid-19 : le variant Omicron se propage à un rythme inédit, selon l'OMS
"Nous sommes préoccupés par le fait que les gens considèrent Omicron comme bénin", alors que "le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
"Omicron se propage à un rythme que nous n'avons jamais vu avec aucun autre variant." Face à ce variant qui se propage à un rythme inédit, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé, mardi 14 décembre, tous les pays à utiliser tous les outils anti-Covid à disposition pour éviter que les systèmes de santé ne soient rapidement submergés. "Soixante-dix-sept pays ont maintenant signalé des cas d'Omicron", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse, "mais la réalité est qu'Omicron se trouve probablement dans la plupart des pays même s'il n'a pas encore été détecté".
"Nous sommes préoccupés par le fait que les gens considèrent Omicron comme bénin", a-t-il souligné. Or, "même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés".
De nombreuses incertitudes planent sur la nature de ce nouveau variant qui a replongé la planète dans la panique depuis qu'il a été détecté courant novembre par l'Afrique du Sud. "Nous avons un virus plus transmissible dont nous ne connaissons pas très clairement l'évolution clinique", a expliqué Bruce Aylward, conseiller du patron de l'OMS. Avec les vacances de fin d'année, "nous pourrions nous mettre dans une position très dangereuse", a-t-il ajouté, alors que des modélisations prévisionnelles estiment qu'Omicron pourrait devenir majoritaire dans certains pays d'Europe à la mi-décembre.
Le problème de "l'inéquité" vaccinale
Selon une étude présentée mardi et réalisée en Afrique du Sud, le vaccin à deux doses du laboratoire américain Pfizer est globalement moins efficace contre Omicron mais protège à 70% contre les cas sévères. Ainsi, le chef de l'OMS a averti mardi la communauté internationale que les vaccins à eux seuls ne permettront à aucun pays de sortir de cette crise, et a appelé à utiliser l'ensemble des outils anti-Covid qui existent, comme les masques, l'aération régulière des intérieurs et le respect des gestes barrières.
Tedros Adhanom Ghebreyesus a également fait remarquer que l'apparition d'Omicron a incité certains pays – tel que la France – à offrir des doses de rappel pour l'ensemble de leur population adulte, et ce, "même si nous manquons de preuves concernant l'efficacité des rappels contre ce variant". L'OMS craint en effet que ces programmes ne contribuent à l'accumulation des vaccins contre le Covid par les pays riches, comme cela a été le cas jusqu'à présent, mettant à mal la vaccination dans les pays pauvres.
"Je vais être très clair : l'OMS n'est pas contre les doses de rappel. Nous sommes contre l'iniquité" vaccinale, a-t-il martelé. "C'est une question de hiérarchisation des priorités. (...) Donner des doses de rappel aux groupes à faible risque de maladie grave ou de décès met simplement en danger la vie de ceux à risque élevé qui attendent toujours leurs premières doses", a-t-il insisté, soulignant que 41 pays n'ont toujours pas réussi à vacciner 10% de leur population et que 98 pays n'ont pas atteint la barre des 40%. "Si nous mettons fin à l'iniquité, nous mettons fin à la pandémie. Si nous permettons à l'iniquité de se poursuivre, nous permettons à la pandémie d'aller de l'avant", a-t-il conclu.
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