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Vidéo Covid-19 : 12 questions très simples sur les vaccins que vous avez posées à Alain Fischer

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Faut-il faire vacciner ses enfants ? Aura-t-on besoin d'un rappel de vaccin, et si oui, quand ? 12 questions très simples sur les vaccins anti-Covid que vous avez posées à Alain Fischer, le "monsieur vaccin" français.
VIDEO. Covid-19 : 12 questions très simples sur les vaccins que vous avez posées à Alain Fischer Faut-il faire vacciner ses enfants ? Aura-t-on besoin d'un rappel de vaccin, et si oui, quand ? 12 questions très simples sur les vaccins anti-Covid que vous avez posées à Alain Fischer, le "monsieur vaccin" français. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Faut-il faire vacciner ses enfants ? Aura-t-on besoin d'un rappel de vaccin, et si oui, quand ? 12 questions très simples sur les vaccins anti-Covid que vous avez posées à Alain Fischer, le "monsieur vaccin" français.

Pouvez-vous nous expliquer clairement comment certains médecins peuvent déclarer que c'est suffisamment secure sur les effets à moyen et à long terme mais pas sur les effets immédiats ?

Alain Fischer : Il y a une expérience de la vaccination depuis Pasteur et même avant pour la vaccination et puis, en tous les cas, pour l'histoire moderne de la médecine, depuis disons après la Seconde Guerre mondiale, il y a des dizaines de vaccins de tous types qui sont utilisés pour combattre efficacement un grand nombre de maladies et on n'a jamais observé de conséquences des vaccins passé les premiers jours, les premières semaines. Les rares complications, qui existent parfois, bien sûr, il n'y a aucune raison de nier la réalité, mais elles surviennent précocement, pas tardivement. Il faut bien avoir conscience, par exemple, pour les vaccins ARN, que certains craignent sans justification, le produit du vaccin, il disparaît en quelques jours. Il y a plus rien après. Il y a juste la réponse immunitaire qui est enclenchée, qui continue et c'est ce qu'on veut.

Est-ce que si je suis vacciné, je peux contracter le Covid ?

Alain Fischer : La réponse est oui, parce que la protection n'est pas de 100 %, elle est de l'ordre de 90 %. C'est-à-dire que le risque de contracter le Covid est diminué d'un facteur 10. Surtout, le plus important, le risque de contracter une forme grave du Covid qui amène à l'hospitalisation, voire en réanimation, voire, au pire, au décès, est diminué d'un facteur 20 ou plus. Donc ce n'est pas une protection absolue, mais c'est une très bonne protection.

Les personnes vaccinées peuvent-elles être à l'origine de variants ?

Alain Fischer : Non. La réponse, théoriquement, pourrait être positive mais dans la réalité, le risque principal d'émergences de variants, c'est lié à la grande circulation du virus de par le monde et si on regarde l'ensemble des variants qui sont, aujourd'hui, en circulation et particulièrement le variant Delta, qui est en train de prendre le dessus, en tous les cas en Europe, beaucoup de pays d'Asie, en Amérique du Nord, ce variant est apparu en Inde avant la vaccination. Donc, le risque principal d'émergences de variants, c'est le fait qu'il y ait beaucoup de personnes infectées, donc beaucoup de virus qui circulent, et donc, plus il y a de virus, plus il y a de risques de variation et de sélection d'un virus qui serait plus dangereux.

Est-ce que les vaccins actuels sont efficaces contre tous les variants ?

Alain Fischer : À l'égard en tous les cas du variant Delta qui est de loin celui qui prédomine en France et encore une fois dans la plupart, pas la totalité, mais la plupart des pays du monde, ils sont tout à fait efficaces. À l'égard des variants Beta et Gama, c'est-à-dire brésilien, sud-africain, les vaccins ARN sont bien efficaces, le vaccin Jansen, il est bien efficace aussi, l'AstaZeneca un tout petit moins mais globalement efficace.

Comprenez-vous qu'un vaccin si rapide et si rapidement autorisé suscite une grande inquiétude chez de nombreux Français ?

Alain Fischer : Alors, je comprends absolument qu'on se pose la question. Il est légitime de se poser des questions. Il est légitime de rechercher de l'information. Il est légitime et souhaitable, par tous les moyens possibles, de consulter son médecin, d'interroger le pharmacien, de lire des données, pourvu qu'elles soient sérieuses, parce que, malheureusement, sur les réseaux sociaux circulent aussi beaucoup de fake news.

La réponse, elle est aujourd'hui assez claire, c'est que ces vaccins, s'ils ont été développés pour le Covid rapidement, en un an, ce qui est encore une fois remarquable, sont fondés sur des recherches qui se sont mises en place depuis trente ans. Ça fait trente ans que les gens cherchent à mettre au point des vaccins à base d'ARN. Il se trouve que les progrès des connaissances, des avancées technologiques ont permis de l'appliquer au domaine du cancer il y a environ 5, 6 ans. Donc, c'est pas nouveau. On utilise ce type de vaccins pour traiter des cancers depuis 5, 6 ans. Et puis ça marche pour le Covid, heureusement. C'est une chance extraordinaire. 

"Je suis vaccinée mais j'hésite à vacciner mon fils de 14 ans par peur des conséquences à moyen ou long terme. Ai-je tort ?"

Alain Fischer : Oui, vous avez tort, donc... Mais vous avez raison de vous poser la question. C'est absolument légitime que des parents se posent des questions, d'abord pour eux quand c'était leur moment, et maintenant pour leurs enfants avant d'accepter la vaccination. Donc, ce qu'il faut considérer, d'abord c'est : il n'y a pas d'effets à moyen et long terme. Des effets secondaires, s'il y en a, ils sont très rares, c'est à court terme. Ce sont les inflammations cardiaques, ce sont des événements, évidemment, très rares. L'analyse bénéfices/risques, elle a été évaluée très, très rigoureusement dans les pays qui ont commencé cette vaccination, Israël et surtout, à très grande échelle, aux États-Unis, donc tout à fait favorable.

Pourquoi des pays "modèles" de la vaccination reprennent-ils des mesures ?

Alain Fischer : Eh bien, parce que, même si une grande partie de la population est vaccinée, toute la population n'est pas vaccinée. Donc, il reste une fraction de personnes fragiles qui ne sont pas vaccinées. C'est le cas, encore un peu plus, en France. Donc, ces personnes sont fragiles, peuvent être malades, c'est elles qui représentent les nouveaux cas d'hospitalisation.

Ces nouveaux vaccins anti-Covid sont-ils homologués ?

Alain Fischer : Alors, il y a plusieurs stades d'homologation. Pour l'instant, ils sont encore dans ce qu'on appelle une homologation temporaire, mais c'est lié au temps. On peut pas faire autrement. Il y aura, c'est sûr aujourd'hui, une homologation définitive. C'est juste une question de temps. C'est essayer de trouver un argument pour s'élever, comme certains, avec mauvaise foi, contre la vaccination, parce qu'il n'y a pas encore eu d'homologation définitive, ça n'a juste aucun sens. C'est juste : il faut donner le temps. 

Après nos deux injections, quand devra-t-on effectuer le rappel de vaccin et à quelle fréquence ?

Alain Fischer : Alors, la réponse à cette question, nous ne l'avons pas aujourd'hui, parce que c'est encore... C'est comme pour l'homologation dont on parlait tout à l'heure, il faut du temps. Ce qu'on peut considérer aujourd'hui, c'est que les réponses immunitaires, celles qui sont protectrices, sont très fortes et ont l'air de persister au bout de 6 mois, 8 mois, 10 mois, même 12 mois. Donc, pour les personnes en bonne santé, il est probable que, s'il faudra un rappel sans doute un jour, c'est pas avant au moins une année et peut-être beaucoup plus. On n'en sait rien, on verra. Il n'en est probablement pas de même pour les personnes les plus fragiles qui, sans doute, auront besoin d'un rappel plus précoce, sans doute à l'automne.

Pourquoi les vaccins russes ou chinois ne sont-ils toujours pas autorisés en France ?

Alain Fischer : Alors, les Russes ont fait une demande d'autorisation pour leur vaccin en Europe et, à ce jour, ils n'ont pas eu de réponse positive, ce qui suggère qu'il y a un certain nombre de problèmes qui se posent autour de ce vaccin. Quant au vaccin chinois, ils n'ont pas été à ma connaissance soumis pour demande d'autorisation en Europe. 

Pourquoi on ne favorise pas les traitements au lieu du vaccin ?

Alain Fischer : Alors, on favorise les traitements tout autant que les vaccins. Simplement, les traitements avancent au rythme de la recherche. La vaccination a profité de beaucoup de recherches qui ont précédé le Covid. On ne commande pas les résultats de la recherche. Pour ce qui est des thérapeutiques, il y a des thérapeutiques efficaces qui sont utilisés aujourd'hui. Ce que nous n'avons pas, aujourd'hui, c'est des médicaments anti-viraux. Ça, c'est vrai. Il n'y en a pas. Il y en a plein en expérimentation, en cours d'essai clinique. J'espère que les résultats aboutiront. 

On en finit quand avec cette épidémie de Covid-19 ?

Alain Fischer : Quand tout le monde sera vacciné. Il est intéressant de voir, si on regarde les courbes, j'invite vos auditeurs à le faire, c'est avec, malheureusement, cette nouvelle vague du virus, il y a deux types de pays. La nouvelle vague, avec le variant Delta, elle est partout, il y a deux types de pays : il y a les pays où il y a quand même pas mal de gens vaccinés, parfois plus que chez nous, et il y a très peu de morts et les pays où il n'y a pas de gens vaccinés et il y a plein de morts. Donc, c'est clair. Ça donne une image très, très claire de la nécessité impérieuse de se vacciner.

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