Variant Delta : le séquençage, sous-exploité, gagne du terrain en France
La part du variant Delta augmente en France. Comment l'expliquer ? Une partie de la réponse pourrait se trouver dans le séquençage, une technique insuffisamment exploitée selon certains spécialistes.
Le séquençage, qui consiste à analyser quelques gouttes d'un échantillon contenant du virus pour en préciser le génome, est la méthode la plus efficace pour détecter un variant et ses mutations. Selon certains généticiens, cette technique serait insuffisamment exploitée en France pour contrôler l'épidémie. "Si on avait séquencé plus les personnes positives, on aurait vu les premiers cas de variants indiens Delta en France, et là on aurait fait ce qu'on a fait aujourd'hui dans la catastrophe dans les Landes, on l'aurait fait y'a trois semaines, un mois", estime Philippe Frougel, professeur de médecine génomique à l'Imperial College London (Royaume-Uni).
La stratégie évolue
Avec 76 500 séquences analysées, contre 570 000 au Royaume-Uni, la France ne pratique pas de séquençage systématique. Elle a fait le choix d'enquêtes ponctuelles, comme à l'institut Henri Mondor dans le Val-de-Marne. "Ce qui est vraiment important, c'est l'échantillonnage, et c'est la représentativité", explique le Dr. Jean-Michel Pawlotsky, qui rappelle l'importance d'avoir des échantillons venant "de toutes les régions de France, de tous les cantons, de tous les départements". Toutefois, la stratégie française évolue. Le gouvernement a lancé un appel d'offres aux laboratoire privés. Le laboratoire Biogroup se dit notamment prêt à séquencer 5 000 échantillons par semaine. Les laboratoires retenus par le gouvernement seront connus au cours de l'été.
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