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Vaccination contre le Covid-19 : cinq questions sur les Trod, ces tests sérologiques rapides bientôt expérimentés avant la première dose

L'objectif de ces tests est d'identifier les personnes portant les traces d'une infection passée au Covid-19 et qui pourraient donc n'avoir besoin que d'une seule dose de vaccin.

Article rédigé par franceinfo
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Un test sérologique rapide effectué en pharmacie, à Dijon (Côte-d'Or), le 17 juillet 2020. (MAXPPP)

La vaccination contre le Covid-19 sera ouverte aux adolescents de 12 à 18 ans à partir du 15 juin. Avec ce nouvel élargissement de l'accès aux vaccins, comment utiliser au mieux les doses disponibles pour ne pas en manquer ? La réponse pourrait se trouver du côté des tests sérologiques rapides. La Haute Autorité de santé (HAS) explique dans un avis publié jeudi 3 juin qu'ils pourraient permettre d'économiser des doses et donc de vacciner plus de monde, en dépistant des personnes qui ont été infectées par le virus sans le savoir.

Cet avis semble d'ores et déjà suivi. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a en effet annoncé que les centres de vaccination seraient équipés en juin de ces tests "pour détecter la présence d'anticorps". Le cas échéant, "une seule dose suffira". Explications autour de ces tests sérologiques, aussi désignés par l'acronyme Trod.

1Qu'est-ce qu'un Trod ?

L'acronyme Trod désigne un "test rapide d'orientation diagnostique", explique la Haute Autorité de santé. Il s'agit d'une "sérologie prévaccinale" avec un test rapide : le patient se voit prélever une goutte de sang au bout du doigt. Le résultat, quinze minutes plus tard, révèle s'il est porteur d'anticorps contre le Sars-CoV-2. Si oui, c'est le signe que le patient a déjà été en contact avec le virus, ce que l'on ne sait pas forcément si on n'a pas eu de symptômes et que l'on n'a pas effectué de test PCR ou antigénique.

2Pourquoi avoir recours au Trod ?

Alors que la vaccination est ouverte à toutes les personnes de plus de 18 ans sans restriction depuis le 31 mai, l'idée est de vérifier si les adultes qui viennent recevoir leur première injection n'ont pas déjà été infectés par le Covid-19 sans le savoir. Si tel est le cas, une seule dose de vaccin peut leur suffire, au lieu des deux doses requises pour les vaccins à ARN messager (Pfizer-BioNTech et Moderna) ou le vaccin à vecteur viral AstraZeneca, réservé aux plus de 55 ans.

L'intérêt ? Economiser des doses, alors que la vaccination des adolescents de 12 à 18 ans débutera le 15 juin. "On estime que 23% de la population a été infectée alors que 8% seulement ont été dépistés par test PCR ou antigénique", évalue la Haute Autorité de santé. Pour elle, il est donc important de dépister les asymptomatiques qui ont produit des anticorps sans le savoir. "Cela permettrait de simplifier le schéma vaccinal des personnes concernées" en ne leur administrant qu'une dose, écrit-elle. Autre avantage : les doses économisées seraient disponibles pour d'autres.

"Cela permettrait de mieux protéger la population dans son ensemble en vaccinant plus rapidement plusieurs millions de personnes supplémentaires dans les créneaux et avec les doses ainsi libérées."

La Haute Autorité de santé

dans un communiqué

La HAS souligne aussi que "nous arrivons à une phase de la campagne de vaccination qui cible des personnes plus jeunes", plus susceptibles d'avoir fait une forme asymptomatique de l'infection passée inaperçue.

3Quand ces tests seront-ils disponibles en centre de vaccination ?

Interrogée par franceinfo, la direction générale de la santé n'a pas encore la réponse. Elle rappelle qu'il s'agira d'abord de "réaliser des expérimentations sur le territoire", comme l'a préconisé la Haute Autorité de santé. La HAS recommande en effet d'essayer au préalable ces tests dans quelques centres de vaccination et de vérifier si cette disposition ne perturbe pas l'organisation de la campagne, "avant tout déploiement à grande échelle".

4Qui devrait subir ce test sérologique rapide ?

"Le test rapide sérologique sera proposé aux personnes qui indiquent avoir été contaminées par le Covid, mais ne disposent pas d'une preuve de contamination, ainsi qu'à tous ceux qui veulent vérifier leur statut sérologique", précise la direction générale de la santé à franceinfo. Toutefois, le recours à ce test sérologique ne sera "en aucun cas obligatoire". Et d'ajouter que "le cahier des charges pour les prochaines commandes sera déterminé sur la base des retours des expérimentations et des retours des autorités sanitaires".

5Peut-on faire un test sérologique ailleurs ?

Les tests rapides d'orientation diagnostique sont disponibles en pharmacie depuis juillet dernier. Il s'agissait à l'époque d'un levier supplémentaire pour identifier les personnes alors porteuses du virus. Le résultat, positif, devait être confirmé par un test RT-PCR.

Aujourd'hui, vous pouvez aussi vous rendre en laboratoire pour faire un test sérologique, qui vous permet donc de savoir si vous avez déjà été en contact avec le virus, en vue d'une vaccination. Mais le ministère de la Santé conseille de passer au préalable par un médecin pour l'effectuer. Le praticien sera en capacité d'interpréter le résultat et de conseiller le patient, notamment sur le moment où il sera le plus judicieux d'être vacciné. En passant par un médecin, vous bénéficierez en outre de la prise en charge de ce test par la Sécurité sociale.

Petit rappel : avant l'éventuelle généralisation de ces Trod, afin d'être dispensé d'une seconde dose, il faut prouver une contamination au Covid-19. Celle-ci doit être confirmée par un test PCR ou antigénique réalisé à ce moment-là, ou bien par une sérologie positive si vous n'avez pas effectué de test à l'époque de votre contamination.

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