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Vaccin contre le Covid-19 : le gouvernement "a besoin de nous pour convaincre la population", estime un syndicat de médecins généralistes

Le syndicat de médecins MG France espére que la vaccination contre le Covid-19 sera organisée localement avec les professionnels de santé.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Illustration vaccin. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Un Français seulement sur deux est prêt à se faire vacciner, d'après un sondage Odoxa, publié le 12 novembre, pour franceinfo et Le Figaro. Les médecins généralistes demandent à ce que la vaccination contre le Covid-19 soit organisée localement avec les professionnels de santé. Il s’agit d’un appel du principal syndicat de médecins MG France, dont son président Jacques Battistoni, invité de franceinfo dimanche 29 novembre, garde "un très mauvais souvenir de la vaccination contre le H1N1 qui s’était faite sans nous, dans des gymnases". Jacques Battistoni estime que le gouvernement "a besoin de nous pour convaincre la population qu’elle a intérêt à se faire vacciner".

franceinfo : Pourquoi est-ce que vous êtes les mieux à même d'organiser cette vaccination ?

Jacques Battistoni : Parce qu’on peut dire pourquoi il faut se faire vacciner, on peut informer la population. On voit la réticence des Français à se faire vacciner. Ils ne connaissent pas le vaccin, ils ont besoin d’information, et nous sommes les relais de cette information comme nous le sommes pour tous les médicaments prescrits. Il y a aussi un enjeu logistique, pour cela on attend l’aide de l'État et des ARS pour nous aider à s’occuper de l'approvisionnement des endroits de vaccination. Mais au-delà, nous sommes des professionnels de proximité pour les patients qui nous connaissent. Et l'enjeu, c'est de mettre auprès d’eux, dans des organisations locales, les vaccins à leur disposition.

Vous avez peur que l'État fasse sans vous ?

On se souvient et c’est un très mauvais souvenir, de la vaccination contre la grippe H1N1 qui s’était faite sans nous, dans des gymnases. C’était les préfets qui coordonnaient. Cette fois, le gouvernement a dit qu’il allait s'appuyer sur nous. Je dirais qu’il a besoin de nous pour convaincre la population qu’elle a intérêt à se faire vacciner. Pour cela, il faut passer par les médecins généralistes et les soignants de proximité.

La Haute autorité de santé rendra lundi ses conclusions sur les personnes à vacciner en priorité, quelles sont-elles selon vous ?

Il faut d'abord vacciner les professionnels soignants, qui sont au contact des malades et qui peuvent être les vecteurs de la contamination des personnes bien portantes. Ensuite, il faut vacciner les personnes qui résident dans les Ehpad, ce sont elles qui sont les plus exposées au risque de la maladie. Enfin, ceux qui sont au sein de l'appareil d'État.

Sur le premier vaccin qui arrivera, sait-on vraiment ce qui nous attend ?

On ne sait pas précisément, le premier devrait être le vaccin de Pfizer, qui devra être réfrigéré. Il sera conditionné en multi-doses, cela nécessite d'avoir suffisamment de patients à vacciner dans la même journée pour ne pas perdre de vaccins, ce qui était d'ailleurs arrivé dans certains centres autrefois. Concernant la vaccination, il y aura une consultation de pré-vaccination pour expliquer les avantages et les inconvénients au patient, qui se fera avec le médecin à distance. Ensuite, on définira avec l'Assurance maladie les conditions de vaccination. Ce que l’on sait, c’est qu’il faudra deux doses à trois semaines d'intervalle.

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