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Omicron : il faut "qu'on puisse faire ce rappel plus tôt, dès trois mois", explique une infectiologue de la HAS

Face au variant Omicron, plus contagieux, il est urgent de raccourcir le délai de la dose de rappel de cinq à trois mois, selon la Haute autorité de santé. Elle vient de le recommander au gouvernement, ce vendredi 24 décembre.

Article rédigé par franceinfo
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Pour disposer de davantage d'anticorps et être plus résistant au variant Omicron, en cas de contamination, la Haute autorité de santé a recommandé le 24 décembre de réduire à trois mois le délai pour la dose de rappel vaccinal. (STEPHANIE PARA / MAXPPP)

Face au variant Omicron, il faut "qu'on puisse faire ce rappel plus tôt, dès trois mois", explique sur franceinfo vendredi 24 décembre le professeur Elisabeth Bouvet, infectiologue et présidente de la Commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé (HAS). Celle-ci vient de se prononcer pour réduire à trois mois le délai pour la dose de rappel pour tous les Français éligibles.

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Dans son avis publié en fin de matinée, ce 24 décembre, la HAS recommande aussi un rappel du vaccin contre le Covid-19 pour les adolescents les plus à risques. 

franceinfo : Vous recommandez la dose de rappel pour les adolescents les plus à risques. Pourquoi pas pour l'ensemble des adolescents ?

Elisabeth Bouvet : Pour l'instant, nous n'avons pas de données, qu'on appelle de pharmacovigilance, sur cette troisième dose chez les adolescents, raison pour laquelle nous limitons, pour l'instant, cette recommandation aux adolescents qui ont des facteurs de risque pour eux-mêmes. Pour eux, il n'y a aucun doute. Le bénéfice-risque est très favorable pour eux, puisqu'ils ont un risque élevé de faire une forme grave du Covid-19. Pour les adolescents en général, qui n'ont pas de pathologie sous-jacente, ou qui ne sont pas immunodéprimés, le risque est très, très, très faible, ce qui fait que pour l'instant, nous n'avons pas fait cette recommandation. Nous attendons d'avoir d'autres données de pharmacovigilance pour le faire.

Pourquoi demander un raccourcissement du délai de la dose de rappel, de cinq mois aujourd'hui, et bientôt quatre mois, à trois ?

D'une part, on a vu que l'immunité, vis-à-vis du variant Delta, et surtout vis-à-vis du variant Omicron, baisse très rapidement. Dès trois mois après la deuxième dose, on a une perte importante de l'efficacité vaccinale, surtout face à Omicron. Pour cette raison-là, il est donc important que l'on restaure l'immunité, pour limiter la circulation du variant Omicron. Si on veut limiter le risque d'infection, il faut que la population ait une quantité d'anticorps élevée, et donc que l'on puisse faire ce rappel plus tôt, dès trois mois. Il faut anticiper ce rappel, pour bien évidemment diminuer le risque de formes graves. Avec la vague Omicron, dont on sait qu'il est plus transmissible mais probablement moins agressif, la probabilité va être élevée, si on ne fait rien, d'avoir un pic très important d'hospitalisations et de décès. Pour empêcher cela, la seule façon de faire est de limiter l'infection.

Mais est-ce qu'il n'y a pas un risque, avec ce délai raccourci de cinq à trois mois, de réactions plus fortes au vaccin ?

On n'a pas d'inquiétudes par rapport à ça. Le raccourcissement du délai s'est déjà fait dans les pays qui le mettent en œuvre. Peut-être qu'on aura un petit peu plus de réactions, mais en tout cas, de réactions graves, non. C'est mieux d'avoir ça que de prendre le risque d'avoir un nombre de gens infectés beaucoup plus important.

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