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Covid-19 : six questions sur la vaccination en entreprise pour certaines personnes vulnérables

Les personnes de 50 à 64 ans qui présentent des facteurs de risque comme l'obésité, un cancer ou une maladie cardiaque peuvent se faire vacciner par leur médecin du travail à partir du jeudi 25 février. Cette nouvelle étape de la campagne de vaccination débutera toutefois avec un nombre limité de doses.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une fiole du vaccin d'AstraZeneca contre le Covid-19, le 8 février 2021, dans un hôpital à Melun. (THOMAS SAMSON / AFP)

La vaccination contre le Covid-19 va bientôt toucher de nouveaux publics. Une nouvelle phase s'ouvre, jeudi 25 février, avec le début des injections par les médecins généralistes et par les médecins du travail. Pour cette dernière option, comme pour la médecine de ville, ce sont les personnes âgées de 50 à 64 ans qui sont concernées pour l'instant. Franceinfo vous explique les modalités de cette vaccination en entreprise.

Qui peut se faire vacciner au travail ?

Les personnes concernées par cette nouvelle phase de la campagne de vaccination sont les mêmes qui pourront se faire vacciner par les médecins généralistes : il s'agit des personnes de 50 à 64 ans qui présentent certaines comorbidités, ce qui les rendent plus sujettes aux formes graves du Covid-19.

La liste exhaustive des pathologies concernées se trouve à la dernière page de ce document du ministère du Travail. Elle comprend notamment le diabète, l'obésité, les cancers ou encore certaines maladies cardio-vasculaires ou respiratoires. Une liste plus réduite de comorbidités encore plus à risque permettait déjà de se faire vacciner dans les centres de vaccination, cette fois sans critère d'âge.

A terme, la vaccination en entreprise pourrait être étendue à d'autres publics, à commencer par les autres catégories concernées par la "phase 3" de la stratégie vaccinale française : les 18-49 ans avec comorbidités et les "opérateurs essentiels et professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays". Pour eux, la campagne débutera "dès que les doses seront disponibles", précise le ministère dans son document.

Suis-je obligé de me faire vacciner ?

Non. Le protocole du ministère du Travail précise qu'aucun travailleur ne pourra être déclaré inapte au travail au seul motif qu'il n'est pas vacciné. Les services de santé au travail devront également s'assurer du "consentement éclairé préalable" des personnes, qui devront de toute façon faire elle-même la démarche de demander à être vaccinées auprès de leur médecin du travail.

Qui va administrer le vaccin ?

Jeudi, la vaccination devient possible dans tous les services de santé au travail, qu'ils soient internes à l'entreprise ou qu'il s'agisse de services externes auxquels adhèrent plusieurs entreprises. Pour pouvoir vacciner, ils doivent cependant se porter volontaires auprès d'une pharmacie d'officine (chaque semaine entre le lundi et le mercredi), afin de recevoir des doses. Et rien ne les oblige à proposer la vaccination.

Les services de santé au travail ouvrent ensuite des plages de rendez-vous en fonction du nombre de doses dont ils disposeront. Les volontaires devront d'abord effectuer une consultation pré-vaccinale. Une fois l'injection effectuée, le protocole recommande que les patients restent en observation pendant au moins 15 minutes, "afin de détecter la survenue d’une réaction anaphylactique".

En cas d'accident médical, le ministère rappelle cependant qu'ils ne seront pas tenus responsables et que l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) se chargera des réparations. Quant à l'injection de la deuxième dose, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande qu'elle ait lieu entre 9 et 12 semaines plus tard.

Quel produit est utilisé ?

Comme pour la vaccination par les médecins généralistes, c'est le vaccin AstraZeneca qui est utilisé, ses conditions de conservation (entre 2 et 8°C) permettant plus facilement sa répartition. C'est la raison pour laquelle cette nouvelle phase de la vaccination ne concerne pas les plus de 64 ans : au-delà de cet âge, ce vaccin n'est plus recommandé par les autorités sanitaires, en raison de doutes sur ses performances.

Comment assurer le secret médical ?

C'est un point délicat de cette campagne : comment se faire vacciner sans que toute l'entreprise apprenne que l'on est porteur d'une pathologie ? Pour éviter cet écueil, le protocole du ministère du Travail remarque qu'il est "préférable" que l'injection ait lieu au sein des services de santé au travail et pas dans d'autres locaux de l'entreprise.

Au cas où un service de santé convoquerait les travailleurs à risque, le protocole déconseille que les convocations passent par le chef d'entreprise. Et recommande que les patients justifient leur absence par une rencontre avec leur médecin du travail sans préciser le motif.

"Pour les entreprises qui ont un service médical dédié, ce sera vraiment délicat de maintenir l'anonymat", s'inquiète néanmoins Anne-Michèle Chartier, présidente du syndicat CFE-CGC des médecins du travail, interrogée par BFMTV.

Y aura-t-il assez de doses ?

C'est une autre question épineuse. Pour l'instant, les autorités ne garantissent aux médecins du travail comme aux médecins généralistes qu'un flacon de 10 doses pour la première semaine de vaccination, qui débute jeudi 25 février. Et ils ne recevront pas plus de deux ou trois flacons la semaine suivante, celle du 1er mars.

Le nombre de vaccinations effectuées en entreprise dépendra donc des besoins, mais aussi de l'arrivage. Le ministère du Travail recommande en tout cas de ne pas proposer davantage de rendez-vous qu'il n'y a de doses, mais de mettre en place une liste d'attente pour qu'aucune dose ne soit perdue.

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