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Covid-19 : "Si le vaccin stoppe la contagiosité, la crise sera finie", assure un membre de l’Académie de médecine

Alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 a débuté dimanche en France, le Pr Patrick Berche, membre de l’Académie de médecine, se veut rassurant sur le vaccin Pfizer-BioNTec.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un homme se fait vacciner contre le Covid-19, le 27 décembre 2020. (NICK ZONNA / IPA / MAXPPP)

"C'est une immense chance d'avoir un vaccin parce que sinon, on risquerait d'avoir une pandémie qui se prolonge pendant des années", a rappelé lundi 28 décembre sur franceinfo le Pr Patrick Berche, membre de l’Académie de médecine et ancien directeur général de l’Institut Pasteur à Lille. Alors que la campagne de vaccination a débuté ce dimanche en France le professeur se veut rassurant sur le vaccin développé par le tandem de laboratoires Pfizer-BioNTech "qui est très bien supporté", selon lui. "Si le vaccin stoppe la contagiosité, et bien, la crise sera finie", a-t-il affirmé.

franceinfo : Est-ce que vous trouvez que cet espoir est partagé dans la société française ?

Pr Patrick Berche : La société française est prudente et elle a peur de plusieurs choses. Elle a peur, d'abord, du fait que ce vaccin ait été préparé en à peine un an. En réalité, ce vaccin correspond à un travail de recherche qui date de plus de dix ans et il a pu être accéléré grâce à des nouvelles technologies, des méthodologies révolutionnaires pour préparer ce vaccin. Donc, c'est une immense chance d'avoir un vaccin parce que sinon, on risquerait d'avoir une pandémie qui se prolonge pendant des années. On pourra enfin voir la fin du tunnel.

D'où viennent, selon vous, les résistances des anti-vaccins ?

Une grande partie de la réticence n'est pas une hostilité à la vaccination, mais c'est la peur des effets secondaires, la peur de quelque chose totalement nouveau. Je rappelle que déjà, aux États-Unis, il y a presqu'un million de personnes qui ont été vaccinées, qu'en Grande-Bretagne, c'est plusieurs centaines de milliers et que ce vaccin est très bien supporté apparemment. Il donne des effets secondaires, comme tous les autres vaccins : des maux de tête pendant 24, 48 heures, une rougeur locale, une fatigue. On trouve cela dans toutes les vaccinations. Évidemment, c'est un certain pourcentage, ce n'est pas chez tout le monde. Il y a des contre-indications importantes, ce sont les allergies. Si vous êtes très allergique, il faut une indication médicale pour vacciner. Il faut que cela passe par les médecins généralistes.

Est-ce que l'on sait si ce vaccin aura un effet pour atténuer la transmission du virus ?

On ne le sait pas. Ce que l'on sait, c'est que cela protège. Cela protège extraordinairement bien. 95% de protection, c'est du jamais vu en vaccinologie. La plupart des vaccins ne protègent jamais à un niveau pareil. En revanche, on ne sait pas et c'est la grande question si les vaccinés sont contagieux ou pas, c'est-à-dire qu'ils peuvent être résistants, évidemment, à la maladie, mais eux ils peuvent être porteurs quelques jours. Et donc, ce point est très important parce que s'il éteint la contagiosité, ça veut dire que la Covid-19 va disparaître et le virus ne pourra plus circuler. La deuxième incertitude sur le vaccin, c'est la durée de protection. Alors, on pense que ça pourrait être au moins un an, peut être plus si on extrapole à partir des coronavirus bénins qui font des épidémies dans la population. Donc, sur ces deux incertitudes, la plus importante, c'est si le vaccin stoppe la contagiosité, et bien, la crise sera finie. On arrête la circulation du virus et c'est terminé.

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