Covid-19 : l'autorisation des vaccins contre Omicron est "une bonne nouvelle", selon l'immunologue Jean-Daniel Lelièvre
L'Agence européenne des médicaments a autorisé jeudi les vaccins de Pfizer et Moderna adaptés au variant Omicron.
L'autorisation des vaccins contre Omicron est "une bonne nouvelle", a réagi jeudi sur franceinfo l'immunologue Jean-Daniel Lelièvre, chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé jeudi les vaccins contre le Covid-19 adaptés au variant Omicron de Pfizer-BioNTech et de Moderna, Les vaccins "ciblent le sous-variant d'Omicron BA.1 en plus de la souche originale" du coronavirus, précise l'EMA.
Selon Jean-Daniel Lelièvre, membre de la Commission technique des vaccinations de la Haute autorité de Santé (HAS) et expert auprès de l’OMS, pour les personnes à risques, il ne faut "pas trop attendre" de se faire vacciner avec ces nouveaux vaccins. L'immunologue estime par ailleurs qu'il est "très probable que l'épidémie va repartir".
franceinfo : Est-ce que ces nouveaux vaccins sont utiles ?
Jean-Daniel Lelièvre : L'utilité de ces nouveaux vaccins paraît relativement évidente. Si on compare à ce que l'on fait, par exemple, pour le vaccin de la grippe, quand le virus de la grippe mute et change, on change de vaccin contre ce virus. On est dans le même contexte. C'est une mise à jour. On a vu très rapidement arriver ces nouveaux variants. Il faut s'adapter à ces nouveaux variants. Les techniques de l'ARN messager permettent très rapidement d'avoir de nouveaux de vaccins. Donc, c'est plutôt une bonne nouvelle d'avoir ces nouveaux vaccins.
Est ce qu'il faut attendre avant d'utiliser ces vaccins ?
Les vaccins que l'on utilise à l'heure actuelle, Moderna et Pfizer, sont efficaces contre Omicron, y compris les dernières variants d'Omicron. La question est de savoir, est-ce que des vaccins spécifiques vont être plus efficaces ? Là, les données immunologiques semblent montrer que le taux d'anticorps dirigés contre Omicron va être supérieur avec ces vaccins-là. Même si la courbe épidémique montre à l'heure actuelle une tendance à la diminution du nombre d'infections, on reste possiblement à risque d'être infecté pour les gens qui sont le plus à risque d'avoir des formes graves. Donc, attendre la mise en place et la disponibilité de ces vaccins peut être aussi un pari sur sa santé. J'aurais plutôt tendance à dire que, si on a été vacciné il y a très longtemps et qu'on avait besoin d'une dose additionnelle, de ne pas trop attendre.
Est-ce que vous vous attendez à une reprise épidémique avec cette rentrée comme cela a été le cas les années précédentes ?
Malheureusement, il n'y a pas de raison de ne pas s'attendre à un scénario similaire. La bonne nouvelle dans les méfaits climatiques, c'est que les températures élevées semblent moins promouvoir la transmission du virus. A l'heure actuelle, on est peut-être un petit peu moins à risque. Mais très rapidement, elles vont baisser. On va reprendre les contacts à l'intérieur des établissements scolaires, à l'intérieur de toutes les structures de travail, dans les transports en commun. Et donc, malheureusement, il est très probable que l'épidémie va repartir.
Est ce qu'il va falloir refaire de la pédagogie, de la communication autour de la nécessité d'une vaccination ?
C'est toujours indispensable de faire de la pédagogie si on fait vraiment de la pédagogie. Si la pédagogie c'est, je vais remettre une vaccination obligatoire et je ne vous explique pas comment, non, il ne faut pas faire ça. Mais réexpliquer qu'il faudra faire des doses additionnelles, que ces doses additionnelles, on peut plus ou moins attendre en fonction de ses facteurs de risque, çà c'est indispensable. C'est indispensable aussi vis-à-vis de mes collègues parce qu'il y a eu beaucoup de conflits avec des personnels soignants autour de l'obligation vaccinale. Là, il faut faire œuvre de pédagogie de manière importante, parce que c'est important que les soignants puissent être vaccinés.
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