Cet article date de plus de deux ans.

Covid-19 : "Il faut vacciner les femmes enceintes sans réticence", assure la gynécologue Joëlle Belaisch-Allart

Au départ, la Haute Autorité de santé avait recommandé de ne pas vacciner les femmes enceintes. Elle leur a ensuite conseillé de ne se faire vacciner qu'au deuxième trimestre. Aujourd'hui, elles sont incitées à le faire dès le début de la grossesse.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une femme enceinte en train de recevoir un vaccin. (FRANÇOIS DESTOC / MAXPPP)

"Il faut vacciner les femmes enceintes sans réticence", a assuré mardi 27 juillet sur franceinfo Joëlle Belaisch-Allart, chef du service gynécologie obstétrique du centre hospitalier des Quatre Villes à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) et présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). "Se vacciner, c'est se protéger, protéger son bébé et protéger les autres", insiste Joëlle Belaisch-Allart. La gynécologue ajoute que, si le coparent "doit être vacciné", le pass sanitaire ne sera pas exigé au moment de l'accouchement. "On ne peut pas imaginer d'empêcher un papa d'assister à l'accouchement de sa femme."

franceinfo : La question de la vaccination des femmes enceintes est-elle un réel sujet d'inquiétude ?

Oui et non. C'est clair que les femmes enceintes ont probablement été un peu perturbées parce que d'abord, on avait dit qu'il ne fallait pas le faire. C'est ce qu'avait dit la Haute Autorité de santé. Ensuite, le faire, mais par principe de précaution au deuxième trimestre, pas au premier. Et maintenant, on recommande de le faire quel que soit le trimestre. Probablement, les femmes enceintes ont effectivement été un peu perdues dans ces différentes annonces. Mais actuellement, les choses sont claires. Se vacciner, c'est se protéger, protéger son bébé et protéger les autres. Donc, oui, nous sommes tout à fait favorables à la vaccination des femmes enceintes dès le premier trimestre. Les données actuelles sont extrêmement rassurantes. Dans les autres pays, en dehors de la France, on a vacciné depuis le début de la grossesse. Et les premières publications sont sorties : il n'y a pas plus de fausses couches, pas plus de malformations, pas plus d'accouchement prématuré. Il faut rassurer les femmes enceintes et il faut que les femmes enceintes soient vaccinées.

Vous avez listé toutes les questions qui revenaient ces derniers mois ?

D'une part, les femmes enceintes sont comme le reste de la population, dans laquelle il y a malheureusement trop de craintes infondées sur la vaccination. Et en plus, elles ont leurs bébés. Elles ont peur de lui nuire. Au début, nous avons été trop rassurants sur le Covid et les femmes enceintes. Nous avons tous dit : 'On sait que c'était plus grave chez l'homme, ce sont des femmes, elles sont jeunes, elles sont en bonne santé, alors tout ira bien'. En fait, ce n'est pas tout à fait vrai. Nous savons maintenant qu'il y a des Covid graves chez la femme enceinte, au troisième trimestre, et que la grossesse favorise ces complications parce que leur anatomie et leur physiologie est modifiée. Donc, il faut vacciner les femmes enceintes sans réticence.

Il reste la question du pass sanitaire pendant le suivi de la grossesse. Est-ce un problème ?

Il va être obligatoire d'avoir un pass sanitaire pour tous les soins non programmés. Mais bien entendu, pendant la grossesse, on va continuer à s'occuper des patientes, qu'elles l'aient ou qu'elles ne l'aient pas. Elles viendront à l'hôpital et encore plus pour l'accouchement, qui est une urgence. Donc, il n'y a pas de problème. L'accompagnant doit être vacciné. Mais au moment de l'accouchement, nous considérons que le père, le coparent, n'est pas un accompagnant comme les autres. On l'incite à avoir le pass. On l'incite à faire un test. Mais on ne peut pas imaginer d'empêcher un papa d'assister à l'accouchement de sa femme parce qu'il n'aurait pas le pass sanitaire. Ce n'est pas un accompagnement comme les autres.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.