Covid-19 : entre 10 et 13% des ambulanciers ne veulent pas se faire vacciner, leur fédération propose de travailler en mode "dégradé"
La Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS) a interrogé 258 entreprises regroupant 6 000 salariés, soit près de 7% de la profession.
"Entre 10 et 13% des ambulanciers ne souhaitent pas se faire vacciner" contre le Covid-19, a indiqué vendredi 9 septembre sur franceinfo Thierry Schifano, président de la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS). Alors que l'obligation vaccinale entre en vigueur le 15 septembre pour cette profession, la fédération propose de fonctionner en mode "dégradé" pour continuer à assurer toutes ses missions.
La fédération a mené plusieurs études sur les ambulanciers et le vaccin, en interrogeant 258 entreprises représentatives de la profession, regroupant 6 000 salariés, soit près de 7% de la profession. "On arrive à un taux plafond de 10 à 13% d'ambulanciers qui ne souhaitent pas se faire vacciner", rapporte Thierry Schifano. "C'est une véritable problématique pour assurer le parcours santé de nos patients", alerte le président de la fédération. "On est déjà une profession très, très, tendue" qui manque de salariés.
"On ne va pas pouvoir assumer l'intégralité des transports et malheureusement, les entrepreneurs vont faire des choix dramatiques pour savoir quels patients ils vont transporter"
Thierry Schifano, président de la FNMSfranceinfo
Mais Thierry Schifano estime qu'aucun patient ne devrait se retrouver en danger. L'activité de transport en urgence pourra être assurée. C'est le secteur des transports programmés qui risque de manquer de bras. "Des gens qui doivent aller à un soin pourraient ne pas être transportés par notre profession".
Pour anticiper ce risque, la profession a fait au ministère de la Santé une proposition pour travailler en "dégradé", ce qui "permettrait d'assurer l'intégrité des transports, sans faire de choix" entre les patients. Thierry Schifano et ses collègues proposent que pour les transports programmés, l'équipage d'ambulanciers ne comporte pas obligatoirement une personne diplômée d'État, mais un auxiliaire-ambulancier qui a plus de trois années d'ancienneté. Le diplômé d'Etat serait toujours obligatoire pour les urgences hospitalières.
Egalement une problématique sociale
Des discussions sont en cours, mais "on n'a aucun retour officiel" de la part du ministère aujourd'hui, regrette Thierry Schifano. "N'attendons pas le 15, une fois qu'on sera dans la panade et qu'on n'aura pas pu transporter les gens", insiste-t-il.
Il s'inquiète par ailleurs du "côté social", regrettant "la suspension du contrat de travail" pour ceux qui ne veulent pas se faire vacciner. "Mais malheureusement, cela a été leur choix", ajoute-t-il.
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