Covid-19 : contre la vaccination obligatoire en Allemagne, ces opposants organisent des "promenades"
Sans banderole, ni slogan, des manifestations contre la vaccination obligatoire, qui doit entrer en vigueur en mars, attirent chaque semaine un peu plus de protestataires dans de nombreuses villes du pays, comme dans cette petite ville de Saxe.
Vers la vaccination obligatoire en Allemagne, comme en Autriche ? Un premier échange de points de vue doit avoir lieu mercredi entre les députés au Bundestag. Mais la mesure du nouveau chancelier social-démocrate Olaf Scholz, qui doit être appliquée dès le mois de mars, fait débat au sein de l’opinion publique allemande, qui, approuve la mesure pour une majorité.
Ceux qui s’y opposent se font entendre d’une façon nouvelle. Depuis plusieurs semaines, juste avant Noël, tous les lundis, un peu partout à travers le pays et pas seulement dans les grandes villes, ils n’organisent pas des manifestations, comme on peut le voir en France, mais ce qu’ils appellent des "promenades".
A Brandis, en Saxe, ce soir-là, pas de banderole, pas de slogan, pas même un bruit dans la nuit froide sur la place du village. Quand les cloches de l'église sonnent 19 heures, les personnes rassemblées par petits groupes s'agglutinent les unes derrière les autres pour former dans le calme, sur le trottoir, un long cortège. C'est le début de la promenade.
Et comme beaucoup d'autres, Susanna en profite pour sortir son chien. Et ça lui fait du bien : "Nous sommes bafoués, niés, diffamés. Pour moi, cette marche est devenue un bienfait et une satisfaction. C'est même un besoin. Alors, je ne nie pas l'existence de ce virus, mais il est loin d'être aussi grave qu'on veut nous le faire croire. Je pense plutôt que la vaccination ne fait qu'aggraver les choses. J'ai toujours été très attentive à ma santé, mon alimentation, mon corps. Et pour cette raison, j'ai confiance en mon système immunitaire."
Des promeneurs de tous horizons
Le nombre de ses "promenades" ne cesse d'augmenter. Le projet de rendre la vaccination obligatoire rassemble contre lui des gens d'âges très différents, de tous horizons, qui se disent de gauche, des écologistes ou d'extrême droite, des non-vaccinés comme Susanna, mais aussi des vaccinés, comme Thomas :
"Je ne réjouirais jamais que des gens soient obligés de se faire vacciner. J'ai confiance en chaque personne pour décider d'elle-même, plutôt que d'harceler tellement tout le monde qu'on se voit obliger de le faire, souvent contre son gré."
C'est d'ailleurs cet argument qui revient le plus souvent, comme chez cet homme : la défense d'une liberté individuelle totale.
"Je vis ma vie et je décide pour moi même. Personne ne peut décider pour moi."
Un "promeneur"à franceinfo
"Je décide de me faire vacciner ou non. Ça m'est égal ce qui est décidé au niveau politique, je continue quand même mon chemin." explique ce promeneur qui souhaite rester anonyme.
À partir du 15 mars, la vaccination deviendra obligatoire pour les personnels soignants et les employés des hôpitaux et des maisons de retraite. Ce n'est pas avant fin mars que cette obligation pourrait être élargie, soit à d'autres groupes, soit à tous à partir de 18 ans.
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