Covid-19 : "Ça devient absurde de refuser des vaccinations alors qu'il y a des vaccins disponibles !", estime le professeur Jean-Paul Stahl
Interrogé sur les créneaux restant libres le jour même au vaccinodrome du Stade de France, Olivier Véran a défendu mardi la stratégie française de continuer de réserver la vaccination contre le Covid-19 à certaines catégories prioritaires.
"Ça devient absurde de refuser des vaccinations alors qu'il y a des vaccins disponibles", déplore mardi 27 avril sur franceinfo Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses et tropicales au CHU de Grenoble. Et ce alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran, estimait que "quatre millions de personnes" au moins attendaient encore un vaccin contre le Covid-19 dans les tranches d'âge prioritaires.
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"On a eu une première étape où le nombre de doses était limité, et où il était donc logique de restreindre la vaccination aux populations les plus à risque, estime-t-il. Maintenant, on est dans la lourdeur administrative qui perdure."
"On s'obstine à faire des catégories alors que certaines personnes de ces catégories ne veulent pas être vaccinées, et qu'il y en a d'autres en dehors de ces catégories qui souhaitent être vaccinées."
Jean-Paul Stahlà franceinfo
L'ouverture de la vaccination par tranches d'âge "est une stratégie qui tient debout à partir du moment où on a peu de vaccins et où il faut restreindre pour garantir à ceux qui en ont le plus besoin le fait d'être vaccinés. Mais à partir du moment où on a des vaccins en surplus, je ne vois pas pourquoi on restreint", poursuit-il.
"En Seine-Saint-Denis mais aussi dans ma région, on a des vaccins qui ne trouvent pas preneurs. Qu'est-ce qu'on en fait ? Il est absurde de ne pas vacciner ceux qui sont volontaires, alors que ceux qui sont dans les catégories d'âge, pour certains, ne veulent pas être vaccinés, n'honorent pas les rendez-vous. Pourquoi stocker des vaccins dans des réfrigérateurs ?", s'interroge le professeur, qui admet qu'"il n'y a pas assez de doses pour vacciner toute la population."
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