"Ceux qui ne sont pas vaccinés ne joueront pas" : les sportifs confrontés à l'obligation vaccinale
Face à la cinquième vague de covid, le pass vaccinal devrait être mis en place à partir du 15 janvier 2022. Il sera nécessaire pour accéder à de nombreux lieux publics, comme les enceintes sportives. Une mesure qui concerne les spectateurs, mais aussi les sportifs.
Parmi les différentes mesures annoncées pour lutter contre la cinquième vague Covid, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la mise en place d'un pass vaccinal à partir du 15 janvier 2022, pour remplacer le pass sanitaire. Pass qui doit être encore adopté par le parlement. S'il est validé, il sera nécessaire pour aller dans de nombreux lieux publics comme les enceintes sportives.
Spectateurs comme sportifs concernés
L'entourage de la ministre déléguée aux Sports a été très clair et a précisé qu'il n'y aurait aucune dérogation. Sans vaccin, impossible de jouer que l'on soit amateur, professionnel ou sportif de haut niveau connu. De quoi faire réfléchir ce footballeur évoluant en Nationale 2. S'il arrêtait de jouer, il perdrait entre 700 et 1 000 euros par mois : "Déjà dès le départ de la saison, le club a été précis : il ne voulait pas de problème de pass car c'est assez contraignant, ça peut annuler des matchs, on pouvait subir quelques sanctions. J'ai mes convictions personnelles, mais sur le plan professionnel, ça peut devenir un blocage."
"Si je ne peux pas être rémunéré ou continuer mon projet professionnel, je vais devoir faire des choix."
Un footballeur de Nationale 2à franceinfo
"Je vais quand même y réfléchir", dit ce footballeur qui va se laisser encore une journée de réflexion mais est prêt, en dépit de la peur du vaccin, à franchir le cap, pour continuer d'exercer son métier.
Une vingtaine de récalcitrants en Top 14 et Pro D2
En Top 14 et Pro D2 ils sont, selon la Ligue nationale de rugby, une poignée à refuser encore la vaccination. Environ dix en Top 14 et également dix en Pro D2. Ce qui ne réprésente même pas un joueur par club. Depuis le début de la saison, tous ont accepté d'être testés quotidiennement pour pouvoir jouer les matchs le week-end. Alors, le directeur général du Stade Français Paris, Thomas Lombard, pense que tout va pouvoir se régler par la discussion : "On a la quasi-totalité de notre groupe qui est vacciné donc je pense que les rares éléments qui ne le sont pas vont comprendre qu'aujourd'hui on est dans une situation où on n'a pas forcément le choix."
Pour Thomas Lombard : "À partir du moment où on veut continuer d'exercer son activité de joueur professionnel, c'est peut-être aussi une démarche de santé publique qu'il faut accepter. L'idée, c'est quand on est joueur de rugby ou quand on travaille dans un corps de métier comme le nôtre, on fait un métier passion donc ça nécessite de faire des sacrifices, de comprendre les enjeux et je pense qu'en discutant en bonne intelligence avec tout le monde, on arrivera à convaincre les plus réticents s'il en reste."
Pour le moment, Thomas Lombard n'envisage pas du tout la question d'un éventuel licenciement ou d'une rupture de contrat. Les clubs n'ont d'ailleurs reçu aucune information encore sur les procédures à suivre par rapport au pass vaccinal.
Tous les sportifs ne sont pas prêts à se faire vacciner
La vaccination ne semble pas du tout évidente dans les sports individuels mais aussi dans les clubs semi-professionnels. Un joueur de rugby qui évolue ainsi en Fédérale 2 nous a confié que si on l'obligeait à se faire vacciner, il ferait le choix d'arrêter de pratiquer son sport, quitte à perdre son contrat : "Honnêtement, je ne veux pas me sentir obligé de me vacciner pour pouvoir jouer au rugby."
"Je suis prêt à arrêter de jouer s'ils nous obligent à nous vacciner."
Un rugbyman de Fédérale 2à franceinfo
"Ça me laisse des regrets, ça peut me porter préjudice car on est des joueurs sous contrat, on a quand même des obligations. Donc à la reprise du championnat mi-janvier, ça risque d'être un peu compliqué. Le coach nous a envoyé un message dans le groupe des joueurs et nous a fait comprendre que ceux qui ne sont pas vaccinés ne joueront pas", raconte ce sportif. Dans son équipe, ils sont cinq dans son cas. Il va tout de même discuter avec eux et avec ses coéquipiers lors de la reprise de l'entraînement pour savoir si eux aussi renonce à leur passion et au contrat qui va avec.
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