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"Une psychose s'est installée" : à Creil, la propagation du coronavirus Covid-19 au sein de la base militaire inquiète

Le département de l'Oise est le plus touché par le coronavirus Covid-19 avec douze cas de contaminations dont trois sur la base militaire de Creil.

Article rédigé par franceinfo - Léo Tescher
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La base aérienne 110 Creil dans l'Oise, le 28 février 2020. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Un nombre de contaminations au coronavirus Covid-19 qui augmente en France et qui est "susceptible d’évoluer dans les prochaines heures", comme l’indiquait jeudi 28 février le ministre de la Santé. L'Oise semble être l'un des foyers de la présence du virus sur le sol français, c’est de ce département qu’était originaire le premier Français mort infecté par le virus. Un autre homme est toujours hospitalisé en réanimation à Amiens vendredi. 

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Les autorités tentent de remonter la chaîne de contamination et de retrouver le patient zéro à l'origine des douze contaminations dans l'Oise dont trois sur la base militaire de Creil.

Interview interdite devant la base

Vu de l'extérieur, tout semble normal devant la base vendredi 28 février, les allées et venues des voitures, des camions et des piétons sans équipement de protection. À l'intérieur, en revanche, les choses ont bien changé. "Il y a une psychose qui s'est installée parce qu'on n'a pas plus d'information que ça", explique ce civil qui travaille à la cantine de la base avec un équipement de protection pour travailler. "Nous avons des gants, des liquides pour se laver les mains et des masques", poursuit-il.

Même précaution pour ce livreur passé par les cuisines vendredi matin : "J'ai des gants et je me lave les mains automatiquement." Le climat de psychose n'a cependant pas touché ce livreur. "Je ne me fait pas plus de souci que ça, explique-t-il, je sais que même s'ils ont détecté [le virus] il y a du travail qui est fait derrière. De toute manière, s'il faut porter un masque, ils vont forcément en fournir".

Tout semble donc normal, et même calme, mais signe d'une petite tension : le travail des journalistes est interrompu par des militaires. "On va être obligé de couper l'interview, vous n'avez pas le droit de la faire devant la base, c'est les consignes que l'on a eues", ordonne un militaire. Rien ne va donc filtrer ce vendredi de la base aérienne de Creil. Trois gendarmes sont désormais là pour tenir à l'écart les journalistes.

Inquiétude dans la ville

Dans cette ville de 35 000 habitants, on commence à se poser beaucoup de questions. Le coronavirus Covid-19 est le sujet dont tout le monde parle. Il y a beaucoup d'hypothèses qui circulent. Claude, un jeune retraité, a lui aussi constaté cette nervosité ambiante : "Je pense que les gens commencent à avoir un petit peu peur. Je suis allé à la pharmacie, il y a rupture de stock au niveau des masques. Et je sens qu'il y a une petite tension quand même."

Et pour preuve, Darius voit déjà une épidémie dans l'Oise et à Creil. "Je suis un peu choqué quand même, confie-t-il. Je ne m'attendais pas à ce que le coronavirus vienne jusque ici." Cet étudiant a même revu son mode de transport pour aller à l'université à Amiens : "J'attends une personne qui vient me chercher pour éviter que je prenne le train."

Des virus, ça peut toucher tout et n'importe qui. On peut en mourir.

Darius, étudiant à Amiens

à franceinfo

Beaucoup d'inquiétudes donc à Creil, et beaucoup d'attente des prochaines annonces. Une équipe de médecins était attendue sur place vendredi matin. Il sont toujours à la recherche du patient zéro et d'éventuels nouveaux cas contaminés.

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