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Une autre guerre pourrait commencer en Syrie, contre le coronavirus

Planète coronavirus. Tous les matins nous prenons des nouvelles de la pandémie dans un pays ou dans une région du monde. Lundi matin nous posons le doigt en Syrie, où la pandémie menace.  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un enfant syrien dans un atelier de couture où des volontaires fabriquent des masques pour lutter contre le coronavirus, à Idleb. (AAREF WATAD / AFP)

Neuf années de guerre, au moins 400 000 morts, des infrastructures ravagées, et des batailles encore en cours. L’arrivée de la pandémie est une possible catastrophe supplémentaire pour les Syriens. La moitié des hôpitaux du pays sont à l’arrêt, ceux qui se situaient dans les zones rebelles ont été bombardés et détruits par les aviations syriennes et russes. Beaucoup de médecins ont fui le pays, et le système sanitaire est dans un état dramatique.  

Autant dire que les premiers cas de Covid-19 détectés inquiètent à la fois les Syriens et la communauté internationale.  

Officiellement, le pouvoir syrien n’a déclaré que 5 cas de contamination

Mais impossible, dans ce contexte, de savoir réellement. Ce que l’on sait, c’est l’inquiétude des ONG présentes auprès des réfugiés. Il y a plus de 6 millions de déplacés et de réfugiés dans tout le pays. Une grande partie d’entre eux vit dans des conditions très précaires, sans accès, justement, aux soins.  

Le long de la frontière turque, dans la province d’Idleb, où les combats n’ont cessé provisoirement que début mars, près d’un million de femmes et d’enfants sont entassés et n’ont pas d’accès à de l’eau potable. Autant dire que les fameux gestes barrières ne peuvent être respectés là-bas.   

L’ONU et l’Europe appellent à un cessez-le-feu sur toute la Syrie

Le régime de Damas, pour le moment, ne communique pas. Les appels de la communauté internationale sont jusqu’à présent restés lettres mortes. Il y a bien un timide cessez-le-feu depuis presque un mois autour d’Idleb, mais il faudrait l’étendre à l’ensemble du pays. Et surtout, libérer des milliers de prisonniers qui s’entassent dans les geôles et les casernes du pays, où là aussi, la pandémie serait une catastrophe.  

Mais les parrains de la Syrie, la Russie et l’Iran, ont déjà fort à faire chez eux. Et laissent Damas se débrouiller avec ce nouvel ennemi.

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