"Une ambiance de crise permanente" : à Lyon, les hôpitaux débordés par la deuxième vague de Covid-19
En Auvergne-Rhône-Alpes, la baisse des contaminations ne se ressent pas du tout à l’hôpital. Il n’y a jamais eu autant de patients Covid-19, et les soignants ne voient pas le bout du tunnel.
Le ministre de la Santé se déplace lundi 16 novembre à Lyon, pour assister au transfert de plusieurs patients de la région vers d'autres régions moins débordées par le coronavirus. Olivier Véran a jugé dimanche que "tout porte à croire que nous avons passé un pic épidémique. Nous reprenons le contrôle sur l'épidémie." Ce n'est pas vraiment le sentiment des soignants de Lyon, où 800 malades sont actuellement accueillis à l’hôpital public, répartis dans tous les services, même ceux qui n’y étaient pas du tout préparés.
En neurochirurgie par exemple, les soignants ont fait de la place pour accueillir 16 lits dédiés au Covid-19. Pascale, infirmière dans ce service depuis 19 ans, a dû se former au fil de l’eau. "Ce sont des gens avec de vrais problèmes respiratoires, comme on en voit peu dans les services de chirurgie. Certains sont partis... C'est une ambiance de crise permanente, ça peut être stressant."
J'ai été impressionnée par la rapidité de la dégradation de ces patients. On les voit se dégrader au fur et à mesure de la journée.
Pascale, infirmièreà franceinfo
Sa collègue Raja confirme : ces malades se dégradent très vite, il faut les surveiller en permanence : "On n'a pas les écrans comme en réanimation, donc tout le monde est sur le qui-vive, tout le monde cherche dans quelle chambre ça sonne. Et on surveille certains patients comme le lait sur le feu."
Et l’heure du repos n’a pas encore sonné : Patricia Diaz, qui s’occupe des plannings, est bien consciente qu'ils peuvent bouger à chaque instant : "Tout va dépendre de ce qui va se passer. Le personnel espère pouvoir avoir des vacances à Noël, mais on a du mal à se projeter. On ne prévoit rien pour l'instant, on attend le pic. Il paraît qu'il arrive bientôt... On verra à ce moment-là."
Délais d'intervention multipliés par deux
Ce qui inquiète fortement le Pr Sylvain Rheims, chef de service, c’est le sort réservé à ses patients habituels. Les délais s’allongent, par exemple pour les chirurgies liées à l’épilepsie : "Début 2020 on était dans des délais d'environ six mois. En raison des déprogrammations du printemps et de celles actuellement, on est passé à des délais de plus de 12 mois. On a vraiment une inquiétude forte sur la possibilité de reprendre en main correctement les filières de soin dans nos spécilaités neurologiques, et notamment l'épileptologie."
Il n’y a jamais eu autant de malades du Covid-19 aux Hospices civils de Lyon.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.