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Tigre d'un zoo infecté par le coronavirus  : "À ce stade, cela paraît vraiment anecdotique", estime un vétérinaire

Ce n'est pas la première fois qu'un animal est contaminé, note le vétérinaire qui conseille en cette période, comme avec les humains, d'éviter d'éternuer sur son animal de compagnie ou de lui faire des bisous.

Article rédigé par franceinfo
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L'un des tigres du zoo du Bronx, à New York, en 2011 (photo d'illustration).







 (PETER FOLEY / MAXPPP)

Un tigre du zoo du Bronx, à New York, est infecté au coronavirus, selon les responsables du site. Il aurait été contaminé par un agent du zoo. Trois autres tigres et trois lions présentent eux aussi des symptômes du virus. "À ce stade, cela paraît vraiment anecdotique", estime lundi 6 avril sur franceinfo François Moutou, vétérinaire, naturaliste et ancien épidémiologiste à l’Anses. Ce n'est pas la première fois qu'un animal est testé positif au Covid-19 : un chat en Belgique, des chiens à Hong Kong. "On n'a jamais eu de retour à partir des animaux de compagnie vers les humains", rassure le vétérinaire.

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franceinfo : Êtes-vous surpris par cette nouvelle ?

François Moutou : À ce stade, cela paraît vraiment anecdotique, en tout cas en termes de santé publique. On sait que ce sont des animaux, dans des conditions de captivité, qui sont peut-être un peu moins résistants que dans la nature. Ils sont au contact des humains, et dans les parcs zoologiques, là où le public vient, le risque c'est de contaminer les animaux par les gens qui passent. C'est arrivé avec d'autres exemples, d'autres maladies. Ce schéma là n'est pas très original.

L'Agence de sécurité sanitaire estime très peu probable la transmission du virus entre l'être humain et les animaux. C'est aussi ce que vous pensez ?

Le paradoxe est que le virus est d'origine animale. On ne sait pas très bien comment ça s'est passé, mais là, il est maintenant complètement humanisé, adapté aux humains. Ce parc zoologique de New York était fermé depuis la mi-mars. Les animaux ont été confinés, mais les soigneurs étaient toujours là pour s'occuper d'eux. Dans un appartement par exemple, l'animal de compagnie peut être contaminé par le propriétaire malade et le virus peut se déposer aussi bien sur une poignée de porte que sur le chat ou sur le chien, évidemment.

Est-ce que cela peut donner un potentiel nouveau foyer d'infection ?

À ce stade, on n'a aucune information qui aille dans ce sens là. On peut toujours faire des scénarios dans tous les sens, mais pour l'instant, dans tout ce que l'on a déjà vu jusqu'à présent, avec des virus qui ressemblent un petit peu à celui-là, je pense au SRAS de 2003, on n'a jamais eu de retour à partir des animaux de compagnie vers les humains.

Faut-il faire la distinction entre les animaux domestiques et animaux sauvages ?

À priori, on est au contact d'animaux de compagnie. Les animaux sauvages, on ne les croise pas de la même façon qu'un chien ou un chat. Pour l'instant, le schéma se pose pour les animaux d'élevage et de compagnie. Cela ne se pose pas pour les animaux sauvages, que l'on ne va pas rencontrer, en tout cas, dans des espaces clos.

Vous recommandez à ceux qui seraient malades de s'éloigner de leurs animaux domestiques ?

Si vous avez un chien ou un chat, effectivement, n'éternuez pas dessus, évidemment et prenez des précautions de bon sens en n'allant pas l'embrasser tout le temps sur le museau ! Il suffit d'être comme avec les gens de la famille. Si quelqu'un tousse et a des signes qui ressemblent au coronavirus, on prend les mêmes dispositions avec les autres personnes qu'avec les animaux de la famille.

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