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Tests antigéniques pour dépister le coronavirus : "C'est une partie de la solution mais ça ne remplacera pas la PCR"

Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mardi 8 septembre le déploiement en Île-de-France d'un nouveau type de tests de dépistage du coronavirus : les tests antigéniques.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Un groupe de plusieurs personnes se deplacent en direction d'un laboratoire pour realiser un test de depistage Covid-19 au centre hospitalier de Valence. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

Un nouveau type de tests de dépistage du coronavirus à résultats rapides, les tests antigéniques, va être déployé en Île-de-France la semaine prochaine, a annoncé mardi 8 septembre le ministre de la Santé Olivier Véran. "C'est une partie de la solution mais ça ne remplacera pas la PCR", a expliqué mardi sur franceinfo le Dr Jérôme Grosjean, biologiste hospitalier au Centre Hospitalier Métropole Savoie à Chambéry.

franceinfo : Qu'est-ce qu'un test antigénique ?

Dr Jérôme Grosjean : C'est un test qui permet de chercher directement le virus. Jusqu'à présent on ne cherchait pas le virus, on cherchait son génome par la PCR. Là, on va chercher un petit bout du virus, mais c'est toujours le virus dans les deux cas. C'est plus rapide si on le fait en test urinaire, c'est-à-dire avec des tests qui ressemblent un peu à des tests de grossesse et ça ne nécessite pas d'équipement de laboratoire.

Quelle est la différence avec le test PCR ?

Il ne faut pas confondre les prélèvements et les tests. Le test antigénique est un peu moins sensible que le test PCR, la salive est moins sensible que la PCR et on ne veut pas baisser la sensibilité à la fois sur le prélèvement et sur le test. Donc, c'est pour ça qu'on reste sur du rhinopharynx profond dans ces cas-là. Les tests antigéniques existent depuis 40 ou 50 ans. Sur le Covid-19 on avait vu des premières publications scientifiques qui sortaient en mai et en juin qui montraient une sensibilité de 30%. Cela veut dire que sur 100 patients positifs on en détectait que 30. Les fabricants se sont bien améliorés et on aurait des sensibilités de 90 à 95% sur des malades entre J-0 et J-6, c'est-à-dire au début de l'infection.

Ces tests peuvent-ils être utilisés dans les laboratoires pour les désengorger ?

Pas dans les laboratoires, ce sera probablement dans les cabinets de médecin ou dans des centres de dépistage. On peut les utiliser, ils viennent d'obtenir leur marque CE et ils seront disponibles assez rapidement.

Quel est l'intérêt dans les mois et les semaines à venir ?

C'est de faire un relais pour les laboratoires. Tous mes collègues sont à la limite du burn-out. On voit des gens qui sont fatigués dans les laboratoires. On est la profession qui est sur le pont depuis février, on a été parmi les premiers à s'y mettre, on est encore sur le pont et il faut faire des relais pour pouvoir trouver des solutions à tous les gens qui nous appellent. Pour dix appels on en prend un. Il faut élargir le dépistage à d'autres professions. Ces tests sont une solution mais dans certains cas il ne faudra pas l'utiliser. C'est moins sensible pour des personnes malades ou hospitalisées. C'est une partie de la solution mais ça ne remplacera pas la PCR.

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