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Seine-et-Marne : trois personnes s'évadent du centre de rétention après une mutinerie

Le CRA du Mesnil-Amelot est le plus grand centre de rétention de France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Trois personnes se sont évadées du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, mercredi 29 juillet dans la soirée après une mutinerie qui a commencé vers 22h30, a appris franceinfo de source policière. Une centaine de policiers a été mobilisée.

"Plusieurs fois, cette semaine, certains ont tenté de s'échapper en sortant par les toits. L'un d'entre eux a réussi mercredi après-midi et donc le soir, à la fermeture, plusieurs personnes de son bâtiment sont montées sur les toits pour tenter de partir. Cela s'est envenimé car ils étaient nombreux, il y avait énormément de policiers sur place", raconte à franceinfo Marion Beaufils, la responsable rétention de la Cimade Île-de-France, qui gère ce CRA. Pendant que les policiers les surveillaient, deux autres retenus se sont évadés du deuxième bâtiment du CRA, que personne ne surveillait.

La tension montait depuis plusieurs semaines

"Cela fait plusieurs semaines que la tension monte", relate-t-elle, car "des personnes sont enfermées 90 jours, sont ensuite placées en garde à vue, puis de nouveau au CRA pendant 90 jours, et enchainent des périodes de trois mois de rétention. Elles n'en peuvent plus et se rebellent petit à petit". Le CRA du Mesnil-Amelot est le plus grand centre de rétention de France, avec 150 retenus étrangers au total, dans deux bâtiments, le maximum autorisé par la jauge sanitaire en temps de Covid-19. Dans ce centre, "tout est exacerbé", affirme Marion Beaufils.

"Ce matin, c'est plus calme, mais cette semaine, il y a eu des tensions tous les jours, donc ce n'est pas impossible que ça reparte", confie-t-elle, les retenus "n'en peuvent plus, ils sont à bout, ils pleurent énormément, ils ont perdu énormément de poids, ils ne savent plus comment faire, ils sont prêts à tout".

Des conditions de rétention très problématiques

Un retenu, contacté par franceinfo, raconte que les policiers "ont envoyé des gaz lacrymogènes jusque dans les cellules, ils ont fait n’importe quoi. Moi je suis asthmatique, j’allais mourir. Certains ont été touchés, ils ont des hématomes". Pendant que les policiers surveillaient ces retenus sur le toit, deux autres se sont évadés du deuxième bâtiment du CRA, que personne ne surveillait.

Alors que notre source policière a affirmé qu'il s'agissait d'une "mutinerie", un autre retenu explique qu'il s'agit surtout de réclamer un rendez-vous avec la direction pour alerter sur les conditions de rétention. 

Dans ce centre, il n’y a que la misère. On n’a pas le droit à des connexions [Internet] pour parler avec nos familles, on n’a pas le droit de recevoir des mandats, on n’a aucun droit. Ils nous disent ‘vous n'êtes pas en prison’, mais c’est pire que la prison ici. On est comme des animaux enterrés.

Un retenu du CRA du Mesnil-Amelot

franceinfo

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