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Ségur de la santé : trois chantiers évoqués par Edouard Philippe pour transformer le système de soins

"Ce que je crois, c'est que la crise exige de nous, non pas de changer de cap, mais de changer de rythme", a insisté le Premier ministre lundi, en donnant le coup d'envoi de la concertation entre gouvernement et partenaires sociaux.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre, Edouard Philippe, s'exprime en ouverture du Ségur de la santé, au ministère de la Santé, à Paris, le 25 mai 2020.  (FRANCEINFO)

Edouard Philippe a lancé, lundi 25 mai, le Ségur de la santé. Cette vaste concertation sur l'avenir du système de soins doit aboutir en juillet et permettre de remettre à plat un système de santé éprouvé après de longues semaines de lutte contre le coronavirus. Dans son discours d'ouverture, le Premier ministre a promis que "le quotidien des personnels soignants" à l'hôpital changerait "dans les tout prochains mois", grâce notamment à des "moyens nouveaux."

"Je pense qu'il serait difficilement compréhensible, probablement insupportable pour nos concitoyens, pour les médecins, pour les infirmiers, pour les aides-soignants, que cette crise que nous avons traversée ne soit pas l'occasion de changements radicaux", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe. "On ne répondra pas à la crise que nous vivons par des demi-mesures, mais par des choix forts, rapides et assumés", a-t-il ajouté. Voici les chantiers évoqués par le chef du gouvernement. 

La revalorisation des salaires des soignants 

La revalorisation des salaires du personnel soignant promise par le gouvernement sera "significative", a assuré le Premier ministre, jugeant nécessaire "de garder intacte" la "motivation" des professionnels de santé.

La "reconnaissance" envers les soignants, "elle est immense dans notre pays, et elle se traduira, le président l'a dit, dans les rémunérations. Sur ce point, je le dis sans ambiguïté, la revalorisation sera significative", a assuré Edouard Philippe lors de son intervention. 

L'organisation à l'hôpital 

La question du temps de travail à l'hôpital public "n'est pas un tabou", a souligné le Premier ministre Edouard Philippe. "Le maître mot sera celui du pragmatisme. Je ne préjuge pas ici du résultat des discussions qui se tiendront dans les prochains jours, mais j'ai dit qu'il fallait lever les contraintes de toute nature. Le temps de travail doit être regardé de la même façon", a souligné le chef du gouvernement. 

Un investissement massif 

Le Premier ministre a ensuite évoqué "l'enjeu de l'investissement et des modalités de financement de l'hôpital." "S'agissant de l'investissement, nous avions annoncé la reprise d'un tiers de la dette des hôpitaux publics, soit environ 10 milliards d'euros, ainsi que le lancement d'un plan d'aide à l'investissement de proximité, de 150 millions d'euros par an. Il faut aller plus loin", a poursuivi Edouard Philippe. "Nous lancerons un vaste plan d'aide à l'investissement qui viendra compléter cette reprise massive de dette."

Face aux 300 participants réunis lundi en visioconférence, Edouard Philippe n'a pas précisé le niveau auquel l'Etat souhaite porter les investissements. Il a en revanche jugé nécessaire de les "réorienter". "Une partie de ce programme doit être dédiée aux investissements au niveau des territoires, pour accélérer les coopérations entre la ville, l'hôpital, le médico-social et entre le public et le privé", a jugé le Premier ministre.

L'objectif n'est "certainement pas" de "se lancer dans une course effrénée à la construction de nouveaux bâtiments, comme cela a pu être le cas dans le passé", mais d'"accélérer les projets" et d'"accompagner les hôpitaux dans leurs démarches de désendettement", a-t-il détaillé. La dette des hôpitaux publics français atteint aujourd'hui près de 30 milliards d'euros. 

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