Ségur de la Santé : "C’est l’occasion ou jamais de renouer avec la grande idée de l’hôpital public pour tous", affirme Martin Hirsch (APHP)
"On est obligé d'avoir 1 500 personnes qui s'occupent des factures alors que ça pourrait être des soignants qui s'occupent des patients", dénonce le directeur de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.
Les négociations avec les syndicats hospitaliers, le Ségur de la Santé, s'achèvent vendredi. "Il ne faudra pas se contenter de chiffres, on peut profiter du Ségur pour régler le fait que l'hôpital fait payer des patients pour des sommes astronomiques", réclame mercredi 1er juillet sur franceinfo Martin Hirsch, directeur de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Il estime que cette concertation entre le gouvernement et les professionnels de la Santé est "l’occasion ou jamais de régler ce type de problèmes et de renouer avec la grande idée de l’hôpital public pour tous".
franceinfo : Lors de ce Ségur de la Santé, le gouvernement a mis sur la table 6 milliards d'euros pour revaloriser les salaires des paramédicaux et 300 millions d'euros pour les médecins. Est-ce suffisant, selon vous ?
Martin Hirsch : Il ne faudra pas se contenter de chiffres, on peut profiter du Ségur pour régler le fait que l'hôpital fait payer des patients pour des sommes astronomiques. Il y a des patients qui ont été en réanimation pour du Covid et auxquels on envoie des factures de plusieurs milliers d'euros. On est obligé d'avoir 1 500 personnes qui s'occupent des factures alors que ça pourrait être des soignants qui s'occupent des patients dans leurs lits, et ce serait quand même beaucoup mieux. C’est l’occasion ou jamais de régler ce type de problèmes et de renouer avec la grande idée de l’hôpital public pour tous. J’étais souvent à cette antenne avant pour expliquer pourquoi les personnels hospitaliers n’étaient pas assez payés. Il faut qu’on les rémunère davantage, il faut leur permettre d'avoir des progressions de carrière, il faut que l’hôpital soit attractif. Mais au-delà des rémunérations, il y a des tas de choses que l'on peut faire.
Le 25 mars, alors que l'Île-de-France allait être touchée par l'épidémie, vous lanciez un appel sur franceinfo pour demander des renforts, des masques et des médicaments de toute urgence. Avec quel effet ?
Il a eu un effet gigantesque, inespéré, considérable. 10 000 personnes volontaires sont venues nous aider. Cet appel a aidé à ce que les évacuations sanitaires soient réalisées. Et maintenant, il est temps de rendre donc aujourd'hui, nous répondons à l'appel de la Guyane.
Vous lancez aujourd’hui une opération pour accompagner ces volontaires, ces "engagés du Covid" ?
Avec l'Institut de l'engagement, on a décidé de prolonger l'engagement de tous ceux, nombreux, qui sont venus au secours des hôpitaux, des enfants qui n'étaient pas pris en charge dans les écoles, des agriculteurs qui avaient des difficultés. Il y a eu beaucoup d’initiatives qui n’auraient pas existé sans les volontaires. Je souhaite qu'au-delà de la transformation de l'hôpital, cette crise nous permette de transmettre la société, qu’il en sorte beaucoup de choses bonnes et formidables.
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