"Bonsoir ! Tu vas bien Barcelone ? On est bien, là, au niveau du son, non ?" Ils étaient cinq sur la scène du théâtre Almeria, mercredi 3 mars, à Barcelone, en Espagne. Parmi eux, Djamil Le Shlag, qui n'avait pas joué depuis cinq mois. "C'est génial, confie-t-il, tout sourire. On se dit qu'on ne sait pas quand on va remonter, alors juste le fait de revoir la scène ça nous fait revivre quoi !" Même sentiment pour Tristan Lucas, qui, lui, est là depuis plusieurs semaines, et dont les spectacles sont à chaque fois complets."On est comme des gamins qui ont retrouvé leurs jouets qu'on leur a enlevés pendant des mois..."Tristan Lucasà franceinfoAlors que la France renforce ses mesures sanitaires, dans d’autres pays d’Europe, la situation est diamétralement opposée. En Espagne, dans certaines régions, les restaurants et les lieux culturels sont ouverts depuis plusieurs semaines. Des humoristes français, comme Djamil, ont donc décidé de s’y produire. Et à Barcelone, qui compte quelque 25 000 expatriés, ces spectacles font salle comble."C'est parce que je ne comprends pas la situation en France que je suis venu là, poursuit Tristan Lucas. Et évidemment qu'on pourrait faire la même chose en France ! Là, c'est la moitié de jauge, on prend la température des spectateurs avant qu'ils rentrent et il n'y a aucun cluster qui a été déclaré dans les théâtres..." Certe Mathurin, lui aussi, fait partie de ces humoristes qui multiplient les spectacles en Espagne parce qu'en France, il a du mal à imaginer un retour sur scène. "C'est un peu comme un parent qui promet des trucs à son enfant, soupire-t-il. Au bout d'un moment, l'enfant n'y croit plus.""Ce n'est pas la première fois qu'on nous annonce des retours sur scène et c'est peut-être pour nous rassurer, mais vu la situation en France je ne miserais pas sur la possibilité de produire un spectacle dans un mois. Je n'y crois pas."Certe Mathurinà franceinfoEn attendant, ce sont donc les Français installés à Barcelone qui en profitent. "Cela fait tellement de bien de pouvoir juste déconnecter, de pouvoir rire", sourit une spectatrice... "Donnez-nous de la scène, on veut de la scène !", conclut Tristan Lucas.