Restauration : les “extras” se retrouvent sans travail
Parmi les secteurs les plus fragiles face à la crise du Covid-19, celui du bâtiment est le plus touché, mais celui de l’événementiel souffre également. Depuis trois mois, les “extras” dans la restauration ne reçoivent plus aucun appel.
Le regard vide, les yeux rougis, Stéphane Bazoin, maître d’hôtel et “extra” pour plusieurs traiteurs, revient sur les lieux de sa dernière prestation : un dîner pour une entreprise, le 12 mars. “Plus de deux mois sans travail du jour au lendemain, ce n'est pas facile. On se sent un peu abandonné par le gouvernement”, déplore-t-il. Avant la crise, il gagnait entre 2 500 et 3 000 euros net par mois. Sans activité, il est désormais sans revenu. Pas de salaire et pas d’indemnité chômage. En 2019, à cause des grèves, il a moins travaillé, et donc moins cotisé. Combien de temps pourra-t-il tenir avec ses économies ?
Plus de 2 millions de personnes font des extras chaque année en France
Pour l’heure, c’est l’inconnu, car la situation du secteur ne devrait pas s’améliorer. Chez un traiteur francilien, les cuisines tournent au ralenti. Pas de mariage ni de réception. En juin, Marie Favre-Félix, la directrice commerciale, rédige en théorie 200 contrats d’extra. Cette année, zéro. Une cuisinière de 24 ans enchaîne habituellement les extras dans les restaurants et brasseries. Depuis le domicile familial, elle cherche un autre emploi pour sauver les meubles. En France, plus de deux millions de personnes réalisent chaque année des extras, dans l’hôtellerie, la restauration ou l’événementiel.
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