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Un cas de réinfection par le variant sud-africain du coronavirus : "L'immunité développée lors de la première infection n'a pas été suffisante", explique un médecin

Il s'agit du premier cas documenté de réinfection avec un variant du Covid-19, explique le professeur Jean-Damien Ricard. Le patient souffre de graves symptômes respiratoires.

Article rédigé par franceinfo
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L'hôpital Louis-Mourier à Colombes (Hauts-de-Seine). (GOOGLE STREET VIEW)

"C'est la première fois qu'on décrit une infection sévère avec un variant, donc avec une souche virale différente de celle de la première infection, et qui indique que l'immunité développée par ce patient lors de sa première infection n'a pas été suffisante", explique le professeur Jean-Damien Ricard, chef du service de médecine intensive et réanimation de l'hôpital Louis-Mourier AP-HP de Colombes (Hauts-de-Seine). Invité sur franceinfo samedi 13 février, il évoque le cas d'un patient réinfecté par le variant sud-africain, alors qu'il avait attrapé le coronavirus, puis avait été déclaré guéri.

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Ce patient, infecté au Covid-19 en septembre 2020, présentait alors "une forme modérée avec de la fièvre, des frissons, un peu de signes respiratoires, mais pas d'hospitalisation en réanimation. Et il a eu par la suite deux tests PCR négatifs, ce qui nous permet de dire qu'effectivement, il n'était plus porteur du virus", souligne le médecin. Mais aujourd'hui, le patient désormais infecté par le variant sud-africain souffre de symptômes beaucoup plus graves. "Il a une forme sévère avec une détresse respiratoire et la nécessité d'être mis sous ventilation artificielle, explique le professeur Ricard. Cela nous a alerté chez quelqu'un qui avait déjà fait une infection, pour lequel le dépistage d'anticorps était positif". Selon le médecin, il s'agit du tout premier cas de réinfection avec un variant, du moins le premier cas documenté.

Jean-Damien Ricard souligne néanmoins que "même si la deuxième infection [de ce patient] a été beaucoup plus sévère que la première, elle reste similaire à celle des autres formes graves (...). Il est dans une présentation qui est classique, malgré le fait qu'il ait un variant". Cela explique donc que pour traiter ce patient une deuxième fois, "on utilise le même schéma thérapeutique [que lors de la première infection]. (...) On n'a aucune inquiétude sur une moindre efficacité des traitements : pour le moment, il n'y a strictement aucune alerte de ce point de vue-là", conclut le professeur Ricard.

On peut se rassurer, c'est un phénomène extrêmement rare

Benjamin Davido, infectiologue

franceinfo

"Il y a une trentaine de cas de ces réinfections publiés dans la littérature médicale", a indiqué sur franceinfo Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. "Selon les publications, on estime qu'il y a de 0,1 à 1% des cas qui ont déjà fait des infections et qui sont à risque", a-t-il précisé.

Cependant "ça nous explique que personne n'est invulnérable à la maladie et que l'immunité chez les individus n'est probablement pas la même".

Selon Benjamin Davido, "c'est probablement certain" qu'il y a d'autres variants qui circulent en France et que l'on ne connaît pas encore. "On parle peu des autres variants mais aux Etats-Unis récemment ont été mis en évidence deux variants, le premier en Californie qui inquiète beaucoup car il crée beaucoup de cas et beaucoup de décès. Le deuxième, c'est le variant dit de l'Ohio". De toute façon, "plus on va séquencer, plus on va trouver des variants", a-t-il poursuivi.

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