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Reconfinement de l'Italie : "C'est quelque chose qui peut nous arriver d'ici quelques jours", affirme la médecin Anne Sénéquier

La France est, comme l'Italie, sur "un plateau qui ne descend pas et qui, aujourd'hui, recommence à monter", explique la co-directrice de l’Observatoire de la Santé mondiale à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).

Article rédigé par franceinfo
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Les quais des de Milan (Italie), le 6 février 2021 où les terrasses des restaurants et cafés sont ouvertes, plus d'un mois avant l'annonce d'un reconfinement. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Alors que la majeur partie de l'Italie sera reconfinée à partir de lundi 15 mars, Anne Sénéquier, médecin, co-directrice de l’Observatoire de la Santé mondiale à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) estime sur franceinfo vendredi "que c'est quelque chose qui nous peut nous arriver d'ici quelques jours, quelques semaines". 

franceinfo : Le gouvernement italien n'avait pas d'autre choix, à votre avis, que de prendre cette décision de confinement ?

Anne Sénéquier : C'est intéressant d'observer ce qui se passe en Italie parce qu'ils ont une courbe épidémiologique qui ressemble à la nôtre. On parle de troisième vague, mais on est là aussi sur un haut plateau qui n'est jamais redescendu à la suite de la seconde vague. Et on avait des nombres de cas par semaine qui ressemblent étrangement à ce qui se passe en France.

Ils avaient testé un confinement très rapide autour de Noël, 20 décembre au 6 janvier, avec une réouverture des écoles à la rentrée. Ils avaient essayé de rouvrir le pays.

Anne Sénéquier

à franceinfo

Maintenant, la problématique, c'est que depuis fin février on voit une augmentation vraiment très claire des cas. Et l'arrivée des nouveaux variants est aussi présente sur la péninsule de l'Italie, avec une transmission plus élevée qui, du coup, engendre plus de cas.

L'Italie est-elle davantage frappée que les autres pays européens par le virus ou a-t-elle plus de mal à y faire face ?

Elle n'est pas forcément plus frappée. La France a répertorié un plus grand nombre de cas, l'Angleterre également. Il y a une façon différente de gérer la santé en Italie, et on l'a vu au début de la pandémie l'année dernière, avec une gestion régionale de la santé. Toutes les régions ne sont pas dotées de la même manière en termes d'hôpitaux, de ressources humaines. Aujourd'hui on a, de la même manière que la totalité des pays européens, des problèmes sur l'approvisionnement de la vaccination.

L'Europe a fantasmé de gérer cette seconde vague avec la vaccination qui est arrivée. Mais on reste sur des cycles de vaccination également très bas pour l'Italie, puisqu'on a moins de six millions d'Italiens qui sont vaccinés aujourd'hui.

Anne Sénéquier

à franceinfo

On est très loin, finalement, de ce qu'on peut attendre d'une immunité collective, d'autant plus que les nouveaux variants, avec leur transmission plus importante, vont également aussi augmenter le taux de personnes vaccinées pour atteindre une immunité collective.

Est-ce que l'Italie ne fait que précéder la France dans un reconfinement qui arriverait d'ici quelques jours ?

Ce sera ce que décidera le gouvernement français. Mais c'est vrai que les similitudes sont vraiment très importantes. Et c'est vrai qu'en France, on a peu de vaccinés. Et on est dans la même situation où on essaye d'aller jusqu'au bout pour préserver l'économie, la scolarité et la vie psychique de la population. Mais on voit qu'on est toujours également sur cette situation de plateau qui ne descend pas et qui, aujourd'hui, recommence à monter. C'est problématique. Oui, je pense qu'il est très pertinent de regarder ce qui se passe de l'autre côté des Alpes parce que c'est effectivement quelque chose qui peut nous arriver d'ici quelques jours, quelques semaines.

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