Plan de relance européen : à Bruxelles, les eurodéputés saluent l'accord mais regrettent des coupes budgétaires
Les responsables des principaux groupes parlementaires ont salué l’accord et l’emprunt commun à Bruxelles, signe d’une solidarité nouvelle en Europe, mais ont regretté le coup de rabot budgétaire dans certains programmes ainsi que le flou de certaines mesures auxquelles ils sont attachés.
"La solidarité est enfin là", s’est réjoui Manfred Weber, le patron de la droite européenne, après la session parlementaire à Bruxelles. Le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen sont venus présenter aux eurodéputés le compromis entre les 27 chefs d’Etats et de gouvernements sur le plan de relance européen et le futur budget pluriannuel de l’Union européenne. Après d'intenses négociations, les 27 leaders de l'UE sont parvenus à un accord sur un plan de relance post-coronavirus de 750 milliards d'euros.
Manfred Weber a salué le principe d’un grand emprunt commun, mais il dénonce trop de coupes budgétaires dans certains programmes européen. Même son de cloche du côté de Dacian Ciolos, le président des centristes : "Le Conseil préfère prioriser le fonds européen pour financer davantage les programmes nationaux au détriment des programmes communautaires, a-t-il déclaré. Le digital, la recherche, la jeunesse et Erasmus, le programme de la santé en situation de crise, qui est essentiel, ne peuvent pas être sacrifiés."
Un budget de l'UE très maigre
Ce maigre budget, qui s'élève à 1 074 milliards d'euros (contre les 1 100 milliards proposés par la Commission), est "une pilule dure à avaler", a reconnu la présidente de la commission Ursula von der Leyen, mais "en ajoutant les milliards du plan de relance, nous disposons d’une force de frappe sans précédent", a-t-elle rappelé.
Des critiques également sur le mécanisme annoncé pour faire respecter l’état de droit et sur la façon dont l’emprunt sera remboursé. Les Vingt-Sept ne sont pas allés assez loin. "Sur le respect de l'état de droit par les bénéficiaires, le mécanisme adopté demeure flou, regrette le chef du groupe des Verts, le Belge Philippe Lamberts. Rien ne garantit qu'il soit opérant. La question de leur remboursement, et c'est un autre angle mort du sommet, demeure très largement irrésolu." Les eurodéputés entendent bien peser lors de la négociation budgétaire qui s’ouvrira à la fin de l’été.
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