: Vidéo Le pass sanitaire à l'hôpital "ne pourra pas être accepté par le Conseil constitutionnel", estime l'infectiologue Karine Lacombe
Selon la cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, ce pass s'apparente à "un refus de soin".
Le pass sanitaire à l'hôpital "ne pourra pas être accepté par le Conseil constitutionnel", a estimé Karine Lacombe, infectiologue, cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP), jeudi 5 août sur France Inter. Le Conseil constitutionnel va rendre son avis dans l'après-midi sur l'extension du pass sanitaire qui deviendrait obligatoire pour entrer dans les restaurants, les trains, mais aussi les hôpitaux, hors services d'urgence.
Karine Lacombe pense que le fait d'exiger un pass sanitaire "s'apparenterait à un refus de soins". "Nous, soignants, sommes évidemment opposés à ce que l'accès aux soins soit conditionné au pass sanitaire, que l'accès aux soins se fasse en urgence ou pas".
"L'accès aux soins doit être égalitaire pour tous"
L'infectiologue prend l'exemple des personnes suivies en ambulatoire pour une pathologie chronique : "Quand vous venez une ou deux fois par an à l'hôpital pour le suivi, on ne peut pas exiger le pass sanitaire. Ces personnes ne viennent pas en urgence, elles viennent dans le cadre de l'accès aux soins qui doit être égalitaire pour tous". Elle souligne que le principe de ce pass sanitaire "induit des tensions à l'hôpital" notamment entre les médecins et le personnel soignant hors médecins.
Interrogé sur l'idée d'instaurer une obligation vaccinale pour l'ensemble de la population, mesure à laquelle elle s'était auparavant dit opposée, Karine Lacombe répond que "l'obligation vaccinale est quelque chose qui doit se discuter si jamais, malgré le pass sanitaire, on n'arrive pas à contenir la pandémie. La situation pandémique nous impose de faire des choix de société, des choix de protection de la société". Mais l'infectiologue interroge : "Comment contrôler l'obligation vaccinale ? Ça me semblerait une mesure extrêmement difficile à mettre en place."
De plus en plus de 12-17 ans font "des formes graves", il faut se vacciner
La cheffe de service des maladies infectieuses à l'Hôpital Saint-Antoine encourage en revanche les Français à se faire vacciner, y compris les adolescents à partir de 12 ans, "pour des raisons qui relèvent de la protection globale de la population, mais également pour des raisons individuelles". Elle souligne qu'il y a des 12-17 ans "qui font des formes graves de Covid-19, des syndromes qui associent plusieurs symptômes avec des décompensations d'organes qui peuvent conduire au décès, et surtout, ces jeunes peuvent avoir des Covid long. On en a de plus en plus", même si ce phénomène reste minoritaire. Sur le plan plus global, "c'est une population dans laquelle le virus circule énormément et qui donc vont contaminer leur environnement, en particulier les parents ou les grands parents qui ne sont pas vaccinés", ajoute-t-elle.
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