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Pass sanitaire : dans des bars qui l'appliquent avant l'obligation, "les clients ne sont pas choqués"

Le pass sanitaire à l'entrée des bars et des restaurants doit devenir obligatoire à partir du 9 août. Des établissements l'ont déjà mis en place, avec une relative compréhension des clients, mais ils anticipent une perte de chiffre d'affaires.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le bar Rosa Bonheur, à Paris, impose la présentation du pass sanitaire, avant l'entrée en vigueur de la loi l'imposant à l'entrée des cafés, bars et restaurants, prévue le 9 août. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Le pass sanitaire à l'entrée des bars et des restaurants deviendra obligatoire le 9 août. C'est en tout cas la date d'entrée en vigueur de la loi, souhaitée par le gouvernement. Mais dans plusieurs villes de France, quelques établissements l'ont déjà mis en place. 

C'est le cas du Rosa Bonheur, un bar parisien, où il faut présenter le QR code pour pouvoir prendre un verre. "On a décidé de se retrouver entre collègues et on l'a découvert en se présentant à l'entrée", témoigne une cliente surprise. Un contrôle imprévu, souvent bien pris. Ce n'est ainsi "absolument pas un problème" pour une autre cliente.

"Ils prennent de l'avance sur une norme qui va être généralisée. Ça ne me gêne pas du tout, au contraire. En plus, c'est un lieu hyperfréquenté, donc c'est rassurant." 

Une cliente du bar Rosa Bonheur, à Paris

à franceinfo

Les clients sans pass, eux, sont agacés par cette mise en place anticipée de la mesure. "Je ne l'ai pas, donc je vais repartir, et chercher un plan B", lâche un homme.

Plusieurs milliers d'euros d'investissement

L'une des associées du bar, Zouzou, explique avoir voulu anticiper, en imposant si tôt le pass. "On s'est dit que si on le mettait en place dès le début, les gens s'y habitueraient plus vite. Et c'était plus sympa pour être libre", estime-t-elle. "Plutôt qu'une contrainte, les gens n'ont pas été choqués. Il suffisait de le dire gentiment. Si on le fait maintenant et qu'on voit que cela fonctionne, cela veut bien dire qu'on peut vivre avec ce virus, on peut continuer à sortir, à s'embrasser, à danser, à crier et à ce que personne ne soit malade."

Il a fallu tout de même acheter trois appareils pour scanner les attestations, doubler le personnel de sécurité, "plusieurs milliers d'euros d'investissement", précise Zouzou, sans compter une perte de chiffre d'affaires. 

Au moins 15% de perte de chiffre d'affaires

Normalement les bars n'ont pas encore le droit de l'appliquer avant le 9 août. La direction du Rosa Bonheur s'appuie sur la présence d'une piste de danse à l'intérieur, pour rendre obligatoire le pass sanitaire. Mais d'autres établissements le testent en France, comme sur la Côte Fleurie en Normandie, à Perpignan ou encore à Metz. Rien de réellement contraignant pour l'instant : les clients ne sont pas refoulés en cas de non-présentation du pass.

L'objectif est de tirer de premiers enseignements de cette mesure. "En fonction des établissements, on voit la perte de chiffre d'affaires que l'on va faire, explique Christophe Thiriet, le vice-président du syndicat professionnel Umih, en Moselle. Dans notre restaurant, si on avait refusé les personnes qui n'avaient pas un pass sanitaire valide, on aurait perdu 15% de chiffre d'affaires", poursuit-il. 

"Sur un bar, avec beaucoup plus de monde, ça peut monter jusqu'à 45% de perte de chiffre d'affaires."

Christophe Thiriet, vice-président du syndicat professionel Umih, en Moselle

à franceinfo

Si avec les clients, il assure que "cela se passe plutôt bien", c'est parce que pour l'instant, ils ne refusent personne. Les professionnels craignent les potentielles situations conflictuelles qui pourraient arriver après le 9 août.  

Ces bars qui appliquent déjà le pass sanitaire : reportage de Noémie Bonnin

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