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Incidents au CHU de Guadeloupe : "Ces gens-là ne se positionnent plus comme professionnels de santé", déplore la directrice de l'ARS

Valérie Denux s'est dite "effarée et atterrée", mercredi sur franceinfo, après l'agression du directeur de l'hôpital de Guadeloupe et de ses adjoints par des membres des personnels du centre hospitalier.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une vue du CHU de Guadeloupe à Pointe-à-Pitre, le 3 septembre 2021. (CARLA BERNHARDT / AFP)

Le directeur du CHU de Guadeloupe et ses deux adjoints "vont bien, mais sont quand même très choqués" après avoir été agressés par des agents hospitaliers, déclare mercredi 5 janvier sur franceinfo la directrice de l'agence régionale de santé (ARS) Guadeloupe, Valérie Denux. Alors que leurs bureaux étaient assiégés mardi, Gérard Cotellon et ses adjoints disent avoir été molestés par les manifestants au cours de leur exfiltration par la police. "Ces gens-là ne se positionnent plus comme professionnels de santé", déplore Valérie Denux. "Ils n'ont rien compris à la nécessité absolue de faire face à cette cinquième vague."

Avez-vous des nouvelles du patron du CHU et de ses adjoints ?

Valérie Denux : Ils vont plutôt bien mais ils sont quand même très choqués. Outre le fait qu'il y a une atteinte physique, il y a un impact psychologique très fort. Cependant, je suis rassurée, les blessures ne sont pas trop graves. On est quand même tous effarés et atterrés que des personnels de l'établissement puissent faire des choses pareilles. Ces gens-là ne se positionnent plus comme professionnels de santé, ce n'est pas possible.

Comment la situation a-t-elle pu dégénérer à ce point ?

En fait, c'est un groupuscule de personnes violentes qui ne cherchent que la destruction. Ils ne sont pas du tout constructifs et ne veulent qu'une chose, c'est que ça aille dans le sens qu'ils ont décidé. Ils n'acceptent pas qu'il y ait des contraintes dans leur profession et des obligations vis-à-vis de leurs patients, leurs collègues et leurs confrères.

Ils demandent le versement des salaires des agents suspendus parce qu'ils ne sont pas vaccinés. Combien de personnes cela concerne-t-il ?

Au CHU, 95% des agents sont en règle. La part des personnes suspendues représente donc à peu près 200 personnes sur 3 665 au total. C'est donc une petite minorité. Il faut savoir qu'on a proposé à ces personnes, puisqu'elles ne veulent pas se faire vacciner, d'être réorientées professionnellement. On leur a proposé une aide en trésorerie dans le cadre de l'accompagnement professionnel. Les salaires sont donc un prétexte puisque ce syndicat a appelé à ne pas intégrer de dispositif d'accompagnement.

Le calme est-il revenu mercredi matin au CHU de Pointe-à-Pitre ?

Oui, à l'heure qu'il est, le calme est revenu. Il faut surtout qu'on se concentre parce que la cinquième vague est là et que nous commençons à avoir une augmentation des passages aux urgences, des appels au Samu et des hospitalisations. Comment peut-on vouloir travailler avec toutes ces difficultés ? C'est terrible. On est tous épuisés. Ces gens n'ont rien compris à la nécessité absolue de faire face à cette cinquième vague. D'une semaine sur l'autre, les cas sont multipliés par trois. C'est donc exponentiel. On sait que nous avons une population qui est vieillissante, avec beaucoup de comorbidités et très peu vaccinée. Je suis donc très inquiète.

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