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"On ne pourra pas être derrière chaque fêtard" : liesse et coronavirus, la difficile équation des forces de l'ordre pour la finale de Ligue des champions à Paris

La finale de Ligue des champions est un enjeu de sécurité pour les forces de l'ordre à Paris, mais aussi de sécurité sanitaire. Les syndicats appellent les supporters au civisme.

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des supporters du PSG sur les Champs-Élysées, le 18 août 2020. (BERTRAND GUAY / AFP)

Comment faire respecter le port du masque et les mesures barrières, dimanche 23 août, lors de la finale de la Ligue des champions de football entre le PSG et le Bayern Munich ? Un vrai casse-tête pour les policiers, qui devront aussi éviter les débordements dans la capitale.

Les syndicats de police ont tous dénoncé les images d'un fourgon de CRS pris pour cible, mardi soir sur les Champs-Élysées, après la victoire du PSG face à Leipzig. Pour la finale, le dispositif de sécurité devra être à la hauteur, insiste David Le Bars, le secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN). "Le principe de réalité, c'est de quadriller au maximum avec un nombre de forces important tous les secteurs festifs, pour que ça reste festif."

Une responsabilité sanitaire lourde à porter

"Pour tous ceux qui vont vouloir casser et piller, il faudra être intraitable, il faudra interpeller à tour de bras pour qu'on arrête de subir ces images-là et de voir des magasins détruits alors que nous sommes censés faire une fête derrière un match de foot", ajoute David Le Bars. 

Le représentant syndical souligne aussi qu'il faudra "si possible faire de la pédagogie sur les masques". Car ce que les autorités veulent aussi éviter, ce sont ces rassemblements de supporters sans masque. Mais pour les policiers, faire respecter cette consigne à la lettre sera très compliqué, estime le secrétaire général du SCPN. "On n'est pas une police de santé publique, une police sanitaire. Et pourtant on se retrouve avec des rassemblements, avec des gens qui ne portent pas le masque. Je crois qu'il faut dire les choses honnêtement, on reste dans un contexte très sensible, poursuit David Le Bars, où les gens sont là pour faire la fête, pour regarder un événement sportif majeur, et où on est censés faire appliquer une loi qui n'est pas toujours respectée, avec la difficulté de ne pas faire dégénérer les situations. Donc ça va être extrêmement sensible."

Appel au civisme

De nombreuses compagnies de CRS seront mobilisées dimanche. La priorité, ce sera d'abord le maintien de l'ordre. Pour le reste, il faudra compter sur le civisme des supporters selon Régis Debord, délégué national CRS de l'Unsa Police. "On est dans une crise sanitaire, il faut que chacun prenne ses responsabilités, et grandisse un peu. On ne pourra pas être derrière chaque fêtard pour surveiller s'il a son masque. C'est impossible."   

La Mairie de Paris recommande aux supporters de rester en petits groupes. Pour éviter de nouveaux foyers épidémiques, il n'y aura pas de fan zone dans la capitale. Le PSG, en revanche, est autorisé à diffuser la finale pour 5 000 personnes, la jauge maximale, au Parc des Princes. C'est le club qui devra veiller au port du masque et au respect des gestes barrières.

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