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"On est un peu désorientés... complètement désœuvrés" : le rugby manque cruellement dans les villages du sud-ouest

Les rencontres des équipes amateurs du dimanche n'ont toujours pas pu reprendre malgré le déconfinement. Dans de nombreux villages, elles manquent aux supporters et un vide se crée dans la vie sociale des communes. 

Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des terrains de rugby pendant le confinement à Herblay dans le Val-d'Oise, le 30 avril 2020 (photo d'illustration). (FRANCK FIFE / AFP)

La pelouse du stade Raymond Brun, à Salles en Gironde en pleine forêt des Landes, n’a jamais été aussi belle. Les dernières mêlées de l’équipe de fédérale 2 remontent au 1er mars dernier avec une victoire dans le derby face à Gujan-Mestras sur le score de 37-31. Un souvenir déjà lointain pour le supporter de l’US Salles et ancien international Serge Plantey. Cet homme de 80 ans était habitué à voir les entraînements et les matchs du dimanche toujours à la même place en haut des tribunes. "Au niveau du centre et de la ligne médiane, sourit-il. La période est vraiment difficile surtout dans des villages comme le notre."

Malgré les dernières annonces, jeudi 28 mai, de la phase 2 du déconfinement du gouvernement, de nombreux sports, et notamment les sports de contact, attendent encore pour reprendre les entraînements et les compétitions. C’est le cas du rugby qui va devoir attendre le début du mois de juillet. 

Un club au centre de la vie sociale du village

"Chacun se connaît et tout le monde participe, c’est vrai que ces rencontres du dimanche, ça manque énormément. On est un peu désorientés... complètement désœuvrés", explique Serge Plantey. Sous les tribunes, le demi-d’ouverture Clément Pereira revient avec nostalgie dans le petit vestiaire de l’équipe première. "C’est un peu triste, ça résonne, déplore le joueur. D’habitude tout le monde se motive et là ça sent le vide. Ça fait longtemps que l’on n'a pas porté les couleurs du club et c’est vraiment un très gros manque. On a notre boulot, on a notre famille et on a le rugby."

C’est un tiers de notre vie, on se retrouve trois à quatre fois par semaine au stade. De tout couper : le rugby, les copains et même le boulot après, c’est dur.

Serge Plantey, joueur du l'US Salles

à franceinfo

"Le jeu manque au niveau des seniors et aussi surtout au niveau de l’école de rugby, explique Didier Dallet, président de l’US Salles, qui se tient au milieu du terrain. Parce que tous les parents nous téléphonent et demandent : 'quand est-ce que le rugby reprend ?' Je pense qu’ils n’en peuvent plus, et on a hâte que les gamins reviennent sur le pré et recommencent à toucher le ballon et qu’ils se défoulent."

Il faut comprendre que c’est un village de 7 000 habitants et le dimanche tout le monde est au stade. Mais en dehors du rugby à Salles, il n’y a rien. C’est dans nos gènes, c’est comme ça, on a besoin d’être ensemble.

Didier Dallet, président de l’US Salles

à franceinfo

Le président du club s’active avec la mairie pour organiser une grande fête à la reprise du championnat avec les bandas, le barbecue, le traditionnel loto crottin et les 150 partenaires du club qui ont promis de lui rester fidèle.

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