"Nous sommes porteurs du virus, mais nous allons bien" : un médecin confiné avec sa famille à Mulhouse témoigne
Aucun symptôme chez les enfants, "quelques symptômes grippaux, ainsi qu'une perte de goût et d'odorat" pour les parents.
Jonathan Peterschmitt est médecin généraliste et il est confiné chez lui, dans le Haut-Rhin, avec sa femme et ses quatre enfants âgés de 1 à 7 ans, car ils sont porteurs du coronavirus Covid-19. "Nous sommes porteurs du virus, mais nous allons bien", témoigne-t-il mardi 10 mars sur franceinfo. Il est le fils du pasteur de l'église évangélique La porte ouverte qui a organisé un rassemblement fin février à Mulhouse et qui s'est avéré être un important foyer de contamination au coronavirus. Confiné avec sa famille depuis le 2 mars, Jonathan Peterschmitt explique qu'"il faut se réinventer à l'intérieur" de la maison, "se réorganiser avec les devoirs qui nous sont envoyés par l'école". Le médecin salue également la "belle solidarité" de ses patients qui "nous permettent de subsister sans avoir à sortir".
franceinfo : Comment allez-vous et comment va votre famille ? Quelle forme prend la maladie ? Vous avez de la fièvre ?
Je veux d'abord avoir une pensée pour les personnes qui, malheureusement, sont moins en forme que moi ou qui seraient hospitalisées. Mais pour répondre à votre question, je peux dire que je vais très bien, mon épouse et mes enfants vont très bien. Nous sommes porteurs du virus, mais nous allons bien. Il faut d'abord préciser que les enfants sont nettement moins touchés par des formes graves, peut-être seront-ils même asymptomatiques.
[Mes enfants] vont très bien. Ils n'ont même pas eu de fièvre, ils n'ont pas de symptômes du tout. Pour ma part et celle de mon épouse, on a eu il y a bientôt deux semaines quelques symptômes grippaux, ainsi qu'une perte de goût et d'odorat.
Jonathan Peterschmitt, médecin généraliste porteur du coronavirusà franceinfo
Mais je dois dire qu'aujourd'hui, au niveau symptomatique, nous allons très bien.
Cela fait plus d'une semaine maintenant que vous êtes confinés à la maison chez vous, près de Mulhouse. À quoi ressemble la vie en quarantaine avec vos enfants ?
Je dirais qu'il faut se réorganiser un petit peu, avec les devoirs qui nous sont envoyés par l'école. Il faut occuper les enfants de manière régulière, changer d'activités, puisque petits comme ça, ils sont très difficiles à garder concentrés très longtemps. Le fait de vivre tous ensemble, c'est une habitude à prendre aussi, un entraînement. Il faut se réinventer un petit peu à l'intérieur. Et c'est vrai que finalement, quand on entend dans notre entourage des personnes qui sont plus touchées, ça nous permet aussi de relativiser notre situation, qui n'est pas si dramatique.
Comment faites-vous vos courses, par exemple ?
Voilà quelque chose qui est délicat à distance ! Mais grâce aux outils comme Internet, on peut commander des vivres. Et j'ai la chance d'avoir des patients qui sont vraiment très gentils avec nous, qui nous récupèrent les courses, qui nous les déposent, d'autres qui nous ont même déposé des repas à domicile. On a vraiment une belle solidarité autour de nous et qui nous permet de subsister sans avoir à sortir.
Vous êtes donc le fils du pasteur de l'Église évangélique La porte ouverte. Comment s'est déroulée cette semaine de jeûne et de prières ? Il y avait une forme de promiscuité, avec des centaines de personnes réunies ?
Promiscuité ou fraternité, appelons-le comme on veut, mais effectivement, nous étions sur une semaine complète tous ensemble régulièrement, donc on était proches les uns des autres, puisqu'on est assis une bonne partie de la journée, à partager, à écouter et surtout à vivre notre foi. Donc, c'étaient des conditions relativement idéales si un virus voulait se développer. Mais c'était une promiscuité relative dans le sens où il y a eu d'autres événements dans les alentours qui étaient du même acabit.
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