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Vidéo "Nous ne pouvons pas dépendre d'autres pays" : un bourg espagnol s'est reconverti dans la production de matériel de protection contre le coronavirus

L'Espagne a enregistré dimanche 838 morts en 24 heures, un nouveau terrible record. Surtout connu pour son industrie de la chaussure, Arnedo au nord de Madrid se mobilise pour les soignants. En quatre jours, les responsables de plusieurs entreprises ont changé les chaînes de production pour leur fournir des protections. 

Article rédigé par franceinfo - Marie-Pierre Vérot et Laurent Macchietti, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Surtout connu pour son industrie de la chaussure, Arnedo, au nord de Madrid, se mobilise pour les soignants. Plusieurs entreprises ont ainsi changé les chaînes de production pour fournir masques et combinaisons de protection contre le coronavirus. (MARIE-PIERRE VEROT / RADIO FRANCE)

Dans le nord de l'Espagne, un petit bourg prospère de la Rioja niché dans les monts Cantabriques, semble assoupi, en ce samedi, mais la zone industrielle bourdonne et le maire d'Arnedo, Javier Garcia, est un homme pressé : "À 14 heures, un camion du gouvernement de la Rioja va venir chercher la production du jour, explique-t-il.

En ce moment, nous confectionnons des combinaisons de propylène hydrofuge lavables et réutilisables, et nous allons aussi faire des charlottes, des protections pour les jambes, des chaussons et des masques. 

Javier Garcia, maire d'Arnedo

à franceinfo

Terminé les week-ends, dans cette bourgade entourée de vignes et d'oliviers. Depuis le milieu de la semaine dernière, les ateliers de confection spécialisés dans la chaussure ont décidé de s'unir pour les médecins et infirmières, en première ligne dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus.

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En 24 heures, les ateliers ont bouleversé leurs chaînes de montage et produisent désormais des combinaisons de protection pour les hôpitaux. On coupe, on mesure, on coud sans répit. "Je termine les finitions de la combinaison pour les personnels de santé. Je rajoute une fermeture pour qu'ils puissent l'ajouter et un velcro autour du cou pour qu'ils puissent l'enlever et la remettre plus facilement", détaille une ouvrière.

Silvia, responsable de l'une des quelque quarante entreprises engagées dans cette chaîne de solidarité, ne sait plus où donner de la tête. 

Ils m'appellent tous et de toute l'Espagne. Ils nous supplient : 'S'il-vous-plaît, envoyez-nous des combinaisons !' Mais je ne peux pas livrer à tous ceux qui le veulent !

Silvia, responsable d'une entreprise engagée dans la chaîne solidaire

à franceinfo

C'est en effet le gouvernement de la Rioja qui homologue les prototypes et passe commande. Il achète la marchandise à prix coûtant pour la distribuer aux hôpitaux de la région. Près de 6 000 combinaisons sortent chaque jour des chaînes de montage. Dès ce lundi vont s'ajouter les masques si demandés. Les objectifs sont dépassés. Le maire espère que ce n'est qu'un début : "La majorité des masques sont importés. Cette crise va nous apprendre que l'Espagne ne doit pas être seulement un pays touristique mais aussi une nation productive. Quand il y a une telle crise sanitaire, nous ne pouvons pas dépendre d'autres pays pour obtenir du matériel de protection."  Arnedo avec ses 15 000 âmes pense avoir montré la voie.

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