"Même si on a acquis un peu d'expérience, le stress restera difficile à gérer" : à l'hôpital de Valenciennes, on se prépare à une reprise du coronavirus
Même s’ils se sentent mieux armés pour l'affronter, les personnels hospitaliers craignent de revivre la crise épidémique du printemps dernier. Exemple à Valenciennes (Nord).
Dans les sous-sols de l'hôpital de Valenciennes, après une porte sécurisée, le docteur Etienne Cousein, chef du pôle pharmacie, montre les stocks de cartons entreposés dans les couloirs. "On est encore en situation de surstockage pour certains produits, mais on sait que si on est de nouveau dans la situation de mars ou avril, ce ne sera plus du surstock, ça va vite disparaître", confesse-t-il.
Les chiffres quotidiens de nouveaux cas positifs au Covid-19 en France sont scrutés avec inquiétude par les personnels hospitaliers, qui craignent l'arrivée d'une deuxième vague alors que l'épidémie continue de progresser dans le département du Nord. L’équipe de pharmaciens a donc mis en place un système de veille auprès des fournisseurs, pour vérifier en permanence la disponibilité d’environ 200 produits.
Même vigilance du côté des consommables, des embouts de respirateurs, des blouses et des masques. Aujourd’hui, l’hôpital de Valenciennes en a en grandes quantités. "On est sur des stocks qui couvrent plusieurs mois de consommation, explique Fabrice Decourcelle, directeur de la logistique. Après, sur un certain nombre de références, on sait que la situation sera encore tendue pendant plusieurs mois. On l'imagine jusqu'à la fin de l'année."
Le directeur surveille ses stocks de près. "On a été très vigilants bien évidemment sur la question des masques. Maintenant on est sur des niveaux de stocks appréciables. On reste vigilants pour les gants, pour lesquels cela reste difficile, et pour les blouses."
Le personnel est mieux préparé
Si les stocks de matériel sont là, les personnels, eux, ne sont pas extensibles. Ce sont les mêmes qui seraient amenés à soigner de nouveaux patients atteints par le Covid-19, comme Fabien Lambiotte. Il dirige le service de réanimation et se sent mieux préparé pour réagir à une situation de crise. "On connait un peu mieux la maladie, les organisations sont faites, il suffit de les reprendre. Après, il y aura toujours la gestion du stress. Même si on a acquis un peu d'expérience, psychologiquement, c'est et ça restera difficile à gérer."
Gabrielle, infirmière en réanimation reconnaît que la fatigue est bien là. Elle travaille dans le service depuis qu’elle a eu son diplôme il y a trois ans. Malgré ce virus qui lui fait peur, elle croît toujours en son métier. "Finalement, on s'en est sortis. C'est que dans un sens, notre organisation n'était pas si mal que ça. On en sort tous très fatigués, certes, mais on n'est pas tous au bout du rouleau. On n'est pas à terre, on est encore là, toujours debout."
À Valenciennes, deux patients sont actuellement en réanimation suite au Covid. Le service en avait accueilli jusqu’à dix par jour au plus fort de la crise.
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