Médecine : Ignace Semmelweis, inventeur de l'hygiène moderne et précurseur oublié
Se laver les mains peut sauver des vies. Dans les années 1840, le docteur Ignace Philippe Semmelweis a dû se battre pour imposer cette précaution sanitaire, en vain.
Dans les années 2000, le gel hydroalcoolique arrive dans les hôpitaux du monde entier. La lampe UV permet alors de débusquer les mains sales, alors qu'en 1995 seul un soignant sur cinq se nettoyait les mains. C'est à Genève (Suisse), la même année, que la solution hydroalcoolique voit le jour. L'hygiène des mains réduit ensuite de moitié les maladies nosocomiales, des infections contractées à l'hôpital dont 100 Européens meurent chaque jour.
Un visionnaire ignoré
Le geste simple de se laver les mains, on le doit à un homme dont le nom est tombé dans l'oubli : Ignace Philippe Semmelweis. Gynécologue et accoucheur hongrois, il exerçait à Vienne (Autriche) dans les années 1840. "Il s'aperçoit que, dans le service dans lequel il travaille, 30% des femmes meurent de l'infection puerpérale, qui est une infection des organes génitaux", raconte le professeur Jean-Noël Fabiani, directeur d'enseignement d'histoire de la médecine à l'université Paris-Descartes.
Les opérations effectuées par les médecins, qui passent de la salle d'autopsie à la salle d'accouchement, sont responsables de ces infections, puisqu'ils reviennent les mains couvertes de germes. Visionnaire, le docteur Semmelweis leur impose de se laver les mains. La mortalité chute aussitôt, mais son chef de service se sent ridiculisé. Ignace Philippe Semmelweis est alors chassé de l'hôpital de Vienne. Il terminera sa vie dans un asile.
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