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Variant Delta en Gironde : "Ce n'est pas une situation alarmante, mais il y a un frémissement" dans les hôpitaux selon la préfecture

Le préfet délégué de Nouvelle-Aquitaine a expliqué mardi sur franceinfo que "la situation sanitaire s'est brutalement dégradée", justifiant ainsi selon lui la remise en place du port du masque obligatoire dans plusieurs communes de Gironde.

Article rédigé par franceinfo
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Une femme porte le masque dans les rues de Bordeaux (Gironde), le 27 juillet 2021. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

"Ce n'est pas une situation alarmante, mais il y a quand même un frémissement" dans les hôpitaux de Gironde, observe le préfet délégué de Nouvelle-Aquitaine Martin Guespereau ce mardi sur franceinfo. Alors que le taux d'incidence du Covid-19 a été multiplié par dix lors des deux dernières semaines en Gironde, la préfecture rend le port du masque de nouveau obligatoire dans plusieurs zones touristiques à partir de mercredi.

franceinfo : Où le port du masque va-t-il redevenir obligatoire en Gironde ?

Martin Guespereau : A partir de mercredi, le port du masque va revenir dans les zones très touristiques où se concentre la population : à Bordeaux, Libourne, Saint-Emilion mais aussi sur le littoral, à Lacanau, Arcachon et Soulac-sur-Mer. Les résultats sanitaires sont assez mauvais, la situation s'est brutalement dégradée, avec une augmentation du taux d'incidence : on est à 314 cas pour 100 000 habitants, alors qu'on était à dix fois moins il y a quinze jours. Sur toutes ces communes, on réinstaure également l'interdiction de la consommation d'alcool sur la voie publique, parce que l'alcool s'est invité dans toutes les fêtes qui ont tourné au cluster. Nous savons que lorsqu'on s'enfonce dans la nuit, l'alcool désinhibe et fait que les préventions naturelles sautent et les clusters démarrent. On a déjà expérimenté cette mesure et elle s'est montrée très efficace pour apaiser les soirées et les fêtes sur la voie publique. On pourra toujours consommer de l'alcool sur une terrasse, dans un café, un bar ou une discothèque, c'est-à-dire dans des lieux organisés ou un professionnel gère bien la situation.

Croyez-vous que ces mesures vont suffire à limiter les contaminations ?

Ces mesures sont des mesures de freinage, mais c'est évidemment l'ensemble qui compte avec des efforts de la part de chacun. Le pass sanitaire arrive et permettra de garder beaucoup d'activités, même petites, sans risque de faire des clusters. Il faut vraiment voir ces mesures dans un ensemble. Ce qui est frappant, c'est que ce variant Delta est très contagieux avec un rebond de l'épidémie qu'on n'avait jamais connu, alors même que plus de 60% des habitants de Nouvelle-Aquitaine ont reçu au moins la première dose de vaccin, c'est-à-dire plus que la moyenne nationale. On a déjà une barrière assez efficace contre le virus.

L'augmentation du nombre de cas se traduit-elle déjà dans les hôpitaux ?

Il y a toujours quinze jours de décalage dans les hôpitaux. Dix personnes sont actuellement hospitalisées en réanimation en Gironde, ce qui est moins qu'à d'autres moments. Ce n'est pas une situation alarmante, mais il y a quand même un frémissement. On sait que dès qu'il y a une grosse poche de virus et qu'il y a des clusters partout, elle finit toujours par baver sur toutes les classes d'âge et atteindre les personnes les plus fragiles. Cela provoque donc des hospitalisations en réanimation. C'est ce qu'on essaie de bloquer à travers des mesures qui sont raisonnables, qui ont été vues avec les maires et les professionnels, qui sont d'accord aujourd'hui pour prévenir plutôt que guérir et avoir des mesures qui sont apaisantes.

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