Coronavirus : les masques FFP2 et FFP3 sont moins adaptés au visage des femmes et des Asiatiques, selon une étude
Selon les auteurs de l'étude parue mercredi, une bonne adaptation au visage de la personne qui porte le masque est plus importante, en termes de protection, que la capacité de filtration.
Les masques filtrants utilisés par les soignants sont moins adaptés à la forme du visage des femmes et des Asiatiques, ce qui expose potentiellement ces catégories à un plus grand risque d'infection par le Covid-19, selon une étude parue mercredi 16 septembre dans la revue médicale Anaesthesia (accès payant).
"Les masques filtrants ne peuvent apporter une bonne protection que s'ils épousent bien la forme du visage de l'individu, afin qu'ils soient hermétiquement ajustés et ne laissent pas passer de l'air non filtré", a souligné l'auteure principale de l'étude, Britta von Ungern-Sternberg, de l'université australienne University of Western Australia. Selon les auteurs, une bonne adaptation au visage de la personne qui porte le masque est plus importante, en termes de protection, que sa capacité de filtration.
Adaptés à seulement 60% des femmes asiatiques
Cette étude passe en revue différents travaux réalisés dans plusieurs pays avant même l'épidémie de Covid-19 pour évaluer les masques filtrants utilisés par les soignants, comme les FFP2 et FFP3 et leurs équivalents dans le monde anglo-saxon, les N95 et N99.
Elle montre que lors de tests réalisés sur les masques, ceux-ci pouvaient correctement être appliqués par 95% des hommes mais seulement 85% des femmes. En outre, les masques allaient à 90% des personnes d'origine caucasienne, contre 84% des personnes d'origine asiatique. La proportion était particulièrement basse, 60% en moyenne, pour les femmes asiatiques.
Les femmes majoritaires chez les soignants
Les auteurs citent l'exemple des Etats-Unis, où les masques N95 sont testés sur un panel de soignants pour garantir leur efficacité. Or, font-ils valoir, les femmes et les Asiatiques sont "sous-représentés" dans ce panel. Pourtant, selon les estimations de plusieurs autorités sanitaires à travers le monde, les femmes représentent environ les deux-tiers du total des soignants dans de nombreux pays.
Selon les auteurs de l'étude, il faudrait que les masques soient systématiquement testés sur les soignants dans les hôpitaux avant d'être portés pour prendre en charge les malades, ce qui n'a pas été possible durant la pandémie de Covid-19 par manque de temps et à cause de la pénurie d'équipements.
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