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Le conseil santé : "J'ai été confiné seul et j'avais hâte de revoir mes amis. Mais ce n'est plus comme avant, qu'est-ce qui m'arrive ?"

Le confinement pendant deux mois puis le déconfinement, produisent des effets qui peuvent nous surprendre. Yves par exemple, ne comprend pas pourquoi lui qui avait tellement envie de revoir ses amis, depuis qu'il les revoit, ce n'est plus comme avant. Il ne les supporte plus. La psychanalyste Claude Halmos lui répond. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Pas facile de retrouver la vraie vie et de renouer avec ses amis. Le confinement laisse des traces. (Photo d'illustration) (GETTY IMAGES)

Yves nous écrit de Metz: "J’ai été confiné seul, et j’avais hâte de retrouver mes amis. Mais depuis que je les revois, ce n’est plus comme avant, et j’ai du mal à les supporter. Qu’est-ce qui m’arrive ?"

franceinfo : votre réponse, Claude Halmos ? 

Claude Halmos : La façon dont Yves pose sa question - "qu’est-ce qui m’arrive ?" - laisse penser qu’il attribue probablement ses difficultés à un problème qui lui serait strictement personnel. On ne peut évidemment pas l’exclure.

Mais on peut remarquer aussi que beaucoup de gens, probablement très différents de lui, évoquent en ce moment, à propos des retrouvailles avec leurs amis, des difficultés semblables aux siennes. Et donc faire l’hypothèse qu’elles puissent être liées à ce que nous venons, tous, de traverser.

Et notamment à ce que le confinement nous a fait vivre, psychologiquement, sans que nous en soyons conscients ; qui est bien plus complexe, et bien plus lourd que nous ne l’imaginons. Et qui a, aujourd’hui, des conséquences sur nos vies de "déconfinés".  

Quel serait le rapport entre le confinement et les problèmes actuels de Yves ? 

Yves a été confiné seul. Il a donc été contraint, plus que ceux qui l’ont été en couple, ou en famille, de s’adapter, psychologiquement, puisqu’il était privé de la présence physique des autres, à l’isolement. Et cela lui a demandé, comme à tous ceux qui ont été dans ce cas (et, encore une fois, même s’il ne l’a pas perçu consciemment), un travail intérieur très complexe.

Les êtres humains ne sont pas faits pour vivre en permanence, seuls. Et ils doivent, pour le supporter, modifier (comme des plantes privées d’eau), leur fonctionnement intérieur. Yves l’a fait, et il n’était donc plus, quand il a rencontré à nouveau ses amis, tout à fait le même.

Il avait perdu l’habitude de la présence physique des autres, du bruit de leurs voix, du poids de leurs sollicitations ; et les retrouver a pu lui sembler pénible. Il faut donc maintenant qu’il se réhabitue, progressivement, à la vie normale. Cela peut prendre un peu de temps. Mais il va y arriver.    

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